La Fondation Vareille mène depuis fin 2014 une expérimentation en France sur les capacités d'apprentissage des enfants grâce au violon. Au total, 80 écoles françaises y participent, dont le groupe scolaire Valmy au Havre (Seine-Maritime).
Tous les mardis et jeudi, c’est le même rituel pour une partie de cette classe de moyenne section. Exit les comptines et place au violon !
Aissa, Tom et Maroua ont entre 4 et 5 ans. Ils ont l’opportunité de découvrir le violon depuis la rentrée scolaire et font partie des 6 200 enfants en France qui participent au programme de la Fondation Vareille. Selon le site Fondation de France, une fondation est "un organisme de mécénat créé par un ou plusieurs donateurs, issus du secteur privé, au service d'une cause d'intérêt général et à but non lucratif". La fondation met donc à disposition "des biens, des droits et des ressources pour la réalisation d'un projet d'utilité publique".
Aujourd’hui, par exemple, on travaille les pizzicati, les pincements de corde. "Comme ils ne savent pas lire, on apprend par des couleurs, par des symboles. Même si ce sont des enfants de 4 ans, j'essaye de leur apprendre que ce sont des notes musicales, des noms "Sol Ré La Mi"", explique Cristina, professeure de violon.
"Le violon ouvre l'oreille"
Un instrument qui va les accompagner pendant 4 ans, avec pour objectif de favoriser grâce à la musique le développement des autres apprentissages dans les écoles situées en réseau d’éducation prioritaire.
"Le violon ouvre l’oreille. On sait que l'oreille se développe à leur âge. Pour eux, c’est facile de découvrir les premières syllabes, les rimes, cela vient tout seul !", estime Edith Cotto, professeure à l'école Valmy.
Cette expérimentation est suivie de très près par des sociologues, neuroscientifiques et des économistes. Ils tentent d’en mesurer l’impact cognitif, cérébral ou économique pour la société. Son coût annuel par enfant a lui été évalué à 400 euros.
Les estimations qui ont été faites jusqu'à ce jour ont tendance à chiffrer le coût du décrochage scolaire en France à 24 milliards d'euros par an.
Hélène Vareille, directrice de la Fondation Vareille
Hélène Vareille estime qu'il "ne s'agit pas de prétendre que ça pourrait supprimer le décrochage scolaire en France. Mais même si ça pouvait le faire baisser de 10 %, ça serait déjà tout à fait gagnant."
Avec les résultats de cette grande étude attendus pour fin 2024, la Fondation Vareille compte bien encourager les autorités à prendre le relais et élargir le programme au plus d’enfants possible .