L'école de marine marchande du Havre dans le collimateur de la Cour des comptes

 La situation de l'école nationale supérieure maritime (ENSM), créée en 2010 pour regrouper les écoles nationales de la marine marchande (ENMM), est jugée alarmante

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La Cour des comptes a publié mercredi son rapport annuel 2018, qui met en lumière des exemples de mauvaise gestion de l'argent public. La situation de l'École nationale supérieure maritime (ENSM), créée en 2010 pour regrouper les Ecoles nationales de la marine marchande (ENMM), est alarmante, assure mercredi la Cour des Comptes, qui pointe du doigt le maintien des quatre sites sous la pression des élus.

"Sept ans après la création de l'ENSM, la Cour dresse un premier bilan alarmiste", indique-t-elle dans son rapport annuel.  A l'origine de la création de l'école, il s'agissait notamment de rationaliser les moyens consacrés à la formation maritime, tout en augmentant l'attractivité des formations d'officiers, rappelle la Cour.

VIDEO : le reportage de la rédaction de France 3 Normandie


Guerre de clochers ?

Pour ce faire, il avait été décidé de ne conserver que deux sites, ceux de Marseille et du Havre, sur les quatre existant avec Nantes et Saint-Malo. Mais, "une longue incertitude a régné sur le sujet sous la pression des collectivités territoriales" avant la confirmation en 2012 du maintien des quatre implantations, indique le rapport, qui estime que cette incertitude a accru la concurrence entre les collectivités locales.

Ainsi, au Havre il a été décidé, indépendamment du processus de création de l'ENSM, de construire un nouveau bâtiment, d'un coût de 27,8 millions d'euros et pouvant accueillir un millier d'étudiants, soit quasiment autant que sur l'ensemble des sites. "L'opération permettait de se prémunir contre toute éventualité de fermeture du site du Havre", souligne le rapport.

Une solution"coûteuse" en terme de masse salariale et de déplacements

La décision de maintenir les quatre sites est "coûteuse pour l'école", en terme de masse salariale, équipements pédagogiques et déplacements -les trois premières années du cursus se font à Marseille et les deux dernières au Havre-, estiment les sages de la rue Cambon, qui préconisent une réorganisation de l'école "sur deux voire un site".

Mais c'est sans compter sur les élus locaux qui ne semblent toujours pas enclins à lâcher le morceau, ainsi qu'en témoigne leur réponse au rapport. Le maire du Havre souligne l'intérêt de "renforcer les effectifs d'étudiants ainsi que les services de direction de l'ENSM sur le site du Havre" celui de Marseille énumère "les très nombreux atouts" de sa ville, tandis que l'édile de Saint-Malo fait état de la "détermination des acteurs bretons" en faveur de la "pérennité" du site malouin. La maire de Nantes n'a pas répondu aux sages.

L'ENSM a accueilli en 2016/2017 quelque 1.120 élèves (hors formation continue) et employait 250 équivalents temps plein. Son budget initial s'élevait en 2017 à 23,7 millions d'euros.

 

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