Lors d'un bureau politique, les Républicains ont excluent ce mardi 31 octobre 2017 cinq de leurs membres pro-Macron. Parmi eux l'ancien maire du Havre Edouard Philippe et l'ancien président du département de l'Eure Sébastien Lecornu.
Les Républicains ont excluent ce mardi 31 octobre 2017 cinq de leurs membres pro-Macron. Parmi eux l'ancien maire du Havre Edouard Philippe et l'ancien président du département de l'Eure Sébastien Lecornu. Quelques heures avant le bureau politique des Républicains, Sébastien Lecornu avait déclaré "J'ai pas envie de me faire virer comme un malpropre ". Il a estimé que "sur le terrain juridique, [Les Républicains] n'ont pas d'argument ".
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Le cas de Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, lui aussi issu de LR, avait été automatiquement tranché lorsqu'il avait décidé de rejoindre le parti du président, La République en marche (LREM).
L'analyse politique de Philippe Goudé
Les suites de la Présidentielle… La Droite décapitée en Normandie
On est loin des rêves de domination absolue des ténors régionaux de la Droite en Seine-Maritime et dans l’Eure qui pensaient avoir réussi la transmission de témoin entre les anciens patrons des Républicains, Antoine Rufenacht en tête, et la nouvelle vague. Celle-ci avait emporté presque toutes les élections locales depuis 2014, exception faite en particulier de la Ville de Rouen et surtout de la désormais puissante agglomération rouennaise devenue entre-temps une métropole aux pouvoirs étendus.
De nombreux élus avaient donc eu l’occasion de s’affirmer davantage ou de se faire un nom. Parmi eux : Hervé Morin Président centriste de la Normandie réunifiée, Pascal Martin, UDI, celui de la Seine-Maritime et Sébastien Lecornu, LR, à la tête du Conseil Départemental de l’Eure, ainsi que les maires récemment élus ou réélus au Havre (Edouard Philippe), Fécamp (Marie-Agnès Poussier-Winsback), Evreux (Guy Lefrand), Vernon (Sébastien Lecornu), Les Andelys (Frédéric Duché) ou encore Louviers (François-Xavier Priaulaud).
Tout semblait donc aller pour le mieux au sein d’une famille politique qui avait, en prime, réussi ses primaires en vue de l’élection présidentielle en mai dernier.
C’est sans doute aujourd’hui que l’on mesure, avec la mise à la porte de leur parti d’origine de certains ténors des Républicains, l’impact du tsunami politique provoqué par la victoire d’Emmanuel Macron à la Présidentielle et celle par ses soutiens d’une large majorité à l’Assemblée Nationale.
Notre région, à la droite de l’échiquier politique, en a fait les frais si l’on peut dire, avec pour le moins un malaise dans ses rangs, accentué par la nomination d’Edouard Philippe à la tête du premier Gouvernement Macron.
Celui-ci, désigné à ce poste, a contribué à renforcer l’aile droite de cette équipe qui se voulait « Trans partisane » en facilitant leur intégration en son sein de Bruno Le Maire et de Sébastien Lecornu.
Ces 3 personnalités devenues au fil des années comme autant de patrons potentiels des Républicains en Normandie apparaissent aujourd’hui auprès de leurs compagnons, au pire comme des traitres, au mieux comme des opportunistes au nom de l’intérêt général du Pays.
En attendant, l’ancienne députée et encore Secrétaire Départementale des Républicains de Seine-Maritime Françoise Guégot, n’en finit de digérer de qu’elle considère comme un gâchis politique. La même formation est en recherche d’un patron dans l’Eure et les militants attendent des temps meilleurs pour eux et leurs élus.
Antoine Rufenacht, aujourd’hui retiré des affaires mais toujours attentif à la vie politique régionale encourage Edouard Philippe tout en se méfiant, comme il a eu l’occasion de le dire sur notre antenne, d’Emmanuel Macron. Un positionnement à l’image du désarroi d’une Droite qui n’a pas fini de se (re) chercher en Normandie comme ailleurs.