Au pays de Caux, les faucheuses font voltiger le lin, pour qu'il repose pendant plusieurs semaines. La fibre végétale donne du "fil à retordre" aux liniculteurs. Les champs sont hirsutes après les pluies abondantes du mois de juillet.
Après l'océan de fleurs bleues, le temps est venu du lin couché, d'un beau vert tendre. Les liniculteurs commencent l'arrachage avec du retard et quelques difficultés."Il est chiffonné, tordu, dans tous les sens", déplore Yohann à Angerville l'Orcher. C'est la pluie qui a mis tout ce désordre.
Le fauchage n'est pas une simple coupe. La machine doit relever le lin à l'avant, un système de courroies pince la plante et la fait monter au-dessus. Ensuite, elle fait un quart de tour, elle est redéposée à plat à l'arrière de la machine pour en faire ce qu'on appelle des "nappes de lin".
Une macération au soleil et sous la pluie
Le lin va reposer plusieurs semaines. C'est la phase du rouissage. Une macération qui va lui permettre de se décomposer, pour le meilleur. La météo doit faire alterner pluies et ensoleillement.
"Il faut que le lin pourrisse pour que la filasse puisse se détacher de l'écorce de la plante, plus la nappe est homogène plus le rouissage sera homogène et c'est important pour le teillage", explique le liniculteur.
La Normandie produit 50% du lin en France. Sa qualité est réputée pour l'habillement. Une filière se développe pour l'utiliser pour la filière industrielle.
Le lin a un autre atout, c'est une culture agricole respectueuse de l'environnement. Il était envoyé massivement dans les filatures chinoises avant de revenir sous forme de vêtements en France.
Sa relocalisation en France est d'actualité. Les Hauts de France ont pris de l'avance, la Normandie devra tirer son épingle du jeu.