Féminicide au Havre : une marche blanche en centre ville à la mémoire de Johanna

Une vive émotion ce mercredi 18 septembre au Havre à l'occasion de la marche blanche organisée en hommage à Johanna, cette femme de 27 ans, tuée lundi de 14 coups de couteau par son ex compagnon avec lequel, elle était en cours de séparation. 800 personnes y ont participé. 

 

C'est d'abord en silence qu'ils ont défilé, tous ensemble. Des anonymes, des amis, des voisins. Plus d'une centaine de personnes a traversé la ville pour rendre hommage à Johanna, décédée ce lundi 16 septembre au Havre sous les coups de son ex compagnon. 14 coups de couteau assénés à la sortie d'un supermarché, devant les yeux de ses 3 jeunes enfants. 


Dans le cortège qui a circulé dans les rues du Havre, beaucoup de tristesse se lisait sur les visages mais aussi de la colère et énormément de questions sans réponses.
 

"Justice pour Johanna"

La mère de la victime, furieuse et en colère contre les autorités, a fustigé la justice qui n'a pas fait son travail. 

 Elle ne méritait pas de partir, elle devait rester avec nous. La justice aurait du faire son travail il y a 1 mois. A cette heure-ci, elle serait avec nous, avec ses enfants. 

Finalement arrivés devant l'hôtel de ville, leur fureur éclate, ainsi que leurs sanglots.
Le maire de la ville, Jean-Baptiste Gastinne, a tenu a affirmer sur place et en personne son soutien à l'entourage de la victime.  
 


Le conjoint déjà arrêté par la police 

Le 11 août dernier, la jeune femme, déjà menacée par son conjoint à l'aide d'un couteau, avait du fuir de son domicile par la fenêtre. Malgré une intervention de la police et un placement en garde à vue, le conjoint avait finalement été relaché. Les témoignages dans la foule sont éloquents : 

"L'affaire a été classée sans suite alors qu'elle a sauté par la fenêtre pour sauver sa peau. Le résultat, il est là !"


Depuis cet événement, la jeune femme avait d'abord été hébergée par sa sœur, puis dans un foyer d'accueil. Mais apparemment, sans mesure de protection particulière.

On sait que ces gens là sont violents, on prend toutes les mesures en général de sécurité ppour eux et pour nos personnels.  Mais on sait que ça arrive et malheureusement c'est arrivé !


L'ancien compagnon de la victime a été mis en examen le 18 septembre 2019 pour meurtre par conjoint et placé en détention provisoire. 

Dans d'autres pays, comme en 'Espagne, des dispositifs comme le bracelet anti-rapprochement sont déjà utilisés. Censé protéger les victimes de violences conjugales de leur conjoint, il devrait être généralisé "début 2020", a récemment promis le gouvernement lors du grenelle contre les violences faites aux femmes.  


Que faire quand on est victime de violence conjugale ?

Déposer plainte, appeler le 3919 (violences femme info) et/ou le 115 (hébergement d'urgence). Ces démarches sont expliquées par Lucile David, éducatrice spécialisée et membre du Pôle Accueil Violences Intra-Familiales (PAVIF) de Rouen quelques heures après la marche organisée au Havre en hommage à Johanna, victime de féminicide :   

Avec une main courante la personne vient juste signaler des faits, c'est à titre informatif/. Le dépôt de plainte, c'est le procureur qui décide ou pas de classer sans suite. L'une des raisons pour lesquelles le dépôt de plainte ne se fait pas, c'est qu'il est très difficile pour les femmes, et pour plein de raisons, de quitter le domicile.

Et si elles viennent déposer plainte pour les faits qui sont reprochés à leur conjoint, et qu'elles retournent au domicile, elles auront forcément des représailles et donc elles craignent très fortement de déposer plainte parce qu'il n'y a pas de solution immédiate pour elles, ou alors elles sont difficiles  à obtenir…

  • Lucile David, éducatrice spécialisée et membre du PAVIF de Rouen
 
VIDEO : extrait du JT du mercredi 18 septembre 2019 présenté par Frédéric Nicolas


► Pôle accueil violences intra-familiales de Rouen :
02 35 71 26 01
 

 
L'actualité "Faits divers" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Normandie
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité