Le Havre en Ligue 1 la saison prochaine, ce n'est pas encore officiel, mais c'est tout comme. La défaite renversante de Metz à Strasbourg dimanche soir condamne presque les Lorrains aux barrages de maintien, et acte quasiment la permanence des Ciel et Marine dans l'élite.
Une fête à Océane, une de plus cette saison, à l'issue d'un match de gala face à l'Olympique de Marseille lors de l'ultime journée de championnat : telle est l'issue rêvée qui se profile dimanche prochain. Pareille célébration relevait de l'utopie pour les dirigeants havrais en juin dernier, au moment de la révélation du calendrier de la saison 2023-2024 de Ligue 1, alors que le HAC retrouvait l'élite après 15 ans en L2.
Le maintien devant la TV pour un HAC à deux visages
Si la première phase du championnat des Ciel et Marine laissait entrevoir cette issue favorable (11e, 17 points), le début de l'année 2024 avait clairement assombri l'hypothèse d'une issue aussi festive. Les doutes et l'angoisse avaient même pris le dessus. Car c'est bien simple, sur la phase retour, le HAC est avant-dernier du classement, avec seulement trois victoires sur les seize derniers matchs.
Heureusement, les principaux concurrents des Normands - Clermont, Lorient et Metz - n'ont pas fait beaucoup mieux sur la même période. Le matelas accumulé par les Hacmen lors de leur probante phase aller aura suffi pour éviter l'ascenseur vers la Ligue 2.
"Une partie du maintien se jouera devant la télé", prédisait samedi Luka Elsner après la défaite des siens à Nice (0-1), en match avancé. L'entraîneur havrais a d'ailleurs avoué à Paris-Normandie avoir subi "un calvaire" devant son écran, dimanche soir en regardant la boule au ventre le derby de l'Est entre Strasbourg et Metz.
À l’issue de ce match, où Metz a entrevu la victoire jusqu'à la 88e minute, avant de se faire renverser par le Racing, le peuple Ciel et Marine a pu exulter.
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— Pep Elsner 💥 (@HAVRAIS97) May 13, 2024
"C’est un grand soulagement. Cette soirée a été difficile, mais la semaine va être beaucoup plus
sereine", s'est réjoui Jean-Michel Roussier dans les colonnes de Paris-Normandie après le multiplex de la 33e journée.
Un petit budget, mais de bonnes idées
"On n'est pas loin de l'exploit, analyse Mathieu Billeaud, journaliste du média spécialisé Foot Normand. Le HAC, c'est l'avant-dernier budget de Ligue 1, dans une division réduite à 18 clubs où la concurrence est folle. C'est le seul club de L1 qui n’a pas recruté lors du mercato d’hiver. Pourtant, les trois quarts des joueurs étaient déjà là en Ligue 2", poursuit-il pour appuyer son propos. Sans oublier que le club a été clairement floué dans la répartition de l'argent des droits TV.
Pour le HAC, ce maintien décroché à un match de la fin est aussi la prime à la constance. "Le fait qu’ils aient annoncé que Bodmer allait rester, sans garantie aucune, quel que soit le scenario de la fin de saison, fut un message fort envoyé à tout l’environnement du club, explique Mathieu Billeaud. D'autant plus que je n'ai jamais eu l'impression qu'Elsner ait été remis en cause, même dans les mauvaises passes. Le club est récompensé de ça".
Au Havre, la continuité a donc été la clé du succès. La force collective au détriment de l'individu aussi. Comme la saison passée en Ligue 2, le HAC n'a pas joui d'un grand buteur (meilleurs buteurs, Sabbi et Ayew n'ont inscrit que 5 buts), mais la multiplicité des scoreurs (12) a été salutaire. Pour la première fois depuis un quart de siècle, le club normand va enchaîner deux saisons d'affilée en première division.