Une jeune femme a été licenciée au Havre après avoir dénoncé le harcèlement sexuel dont elle était l'objet par deux de ses collègues. Son employeur, un restaurant franchisé de la chaine Mac Donald, se défend pourtant de lutter contre toute forme de harcèlement.
"Il me faisait des remarques sur mon physique quand je passais devant lui, par exemple t'as un beau petit cul ... ou alors si je lui demandais une info il disait, je te répond seulement si tu me touches le sexe ".
Nous avons recontré Mathilde au Havre, devant le restaurant de la chaine Mac Donald dans lequel la jeune femme de 21 ans était employée. Après avoir été harcelée sexuellement par deux de ses collègues, elle avait pourtant trouvé le courage de dénoncer ses agresseurs, un manager et un salarié devenu depuis les faits délégué du peronnel. Un courage qui s'est retourné contre elle, Mathilde la victime ayant été licenciée avant ses agresseurs, et ce pour des raisons qui semblent un malheureux prétexte...La direction évoque des propos déplacés dans une conversation privée.
"Ils voulaient je pense en terminer avec cette histoire, virer les victimes aussi. Ce qui est aberrant c'est qu'ils ont pris moins de temps à me licencier moi la victime, plutôt que les harceleurs en question" nous a expliqué Mathilde. Si l'un des deux harceleurs a été licencié, l'autre est toujours en pleine procédure.
Mathilde juge donc son licenciement abusif, et organise sa défense pour le contester aux prudhommes. Notamment en rassemblant des témoignages de collègues. Elle est soutenue dans sa démarche par la CGT.
"C'est pour prouver aussi que je ne suis pas la seule, et donner l'exemple que ce soit pour que les victimes aient le courage d'aller jusqu'au bout. Et pour que Mac Do France comprenne que c'est pas parce qu'on est jeunes qu'on va se laisser faire".
Les autres aussi
Margot, également salariée chez Mac Do au Havre, dénonce aussi des faits de harcèlement sexuel. la jeune femme est toujours en poste mais décrit un climat de travail pesant. "On ne peut pas travailler librement, à la moindre erreur que je pourrais faire, je sais que ça pourrait me causer du tort. C'est intimidant, c'est stressant de venir travailler".
Le restaurant mis en cause par les deux jeunes femmes est un établissement franchisé, ce qui pose problème selon le délégué syndical Cgt qui défend les victimes. "C'est la jungle sociale tout simplement. Le système de franchise fait que Mac Do se dédouane de toutes responsabilités" Loïc Roldan, secrétaire général CGT restauration rapide.
La direction de l'établissement havrais a réagi via un communiqué, évoquant sa détermination à lutter contre toutes les formes de harcèlement.