HHC, ces trois lettres ne vous disent peut-être rien. Cette substance qui se pulvérise sur des fleurs classiques de CBD a envahi les étals des magasins spécialisés, alors même qu'un écran de fumée entoure son cadre juridique.
Bonbons, infusions ou plants à fumer, le HHC semble être le nouveau produit en vogue. Il fleurit dans les boutiques de CBD (magasins spécialisés dans la vente de produits contenant des dérivés légaux du cannabis). De son vrai nom hexahydrocannabinol, cette molécule est réalisée dans des laboratoires à partir d'un cannabinoïde naturel présent dans le cannabis, le THC, une substance chimique qui agit sur le système nerveux central.
Mais est-ce que tout le monde sait ce que c'est ? Dans les rues du Havre, pas certain. "Le HH quoi ?", nous répond une jeune fille, interloquée. Un client sort d'une boutique spécialisée, il semble s'y connaître un peu plus.
J'en consomme depuis sa mise sur le marché. Les effets sont moins forts qu'avec du cannabis mais honnêtement, j'aime bien.
Consommateur de HHC
Ce produit est prisé pour le moment par les clients fidèles des boutiques de CBD. Même si toutes n'en vendent pas.
Pas l'unanimité chez les vendeurs
Dans une boutique du Havre, uniquement du CBD. Pas assez de recul selon le gérant pour commercialiser la nouvelle molécule.
Il n'y a pas assez d'études sur le HHC... On ne sait pas si c'est mauvais ou dangereux pour la santé. D'autant plus que c'est une molécule de synthèse, faite en laboratoire. On préfère être très prudent pour le moment et ne pas en vendre.
Raffaël Eynaut, gérant "Le dispensaire vert"
Ailleurs, le produit est importé des Etats-Unis et proposé aux clients. "Pour situer les effets, on est entre le CBD et le THC. On est plus posé qu'avec une simple consommation de CBD, sans l'effet de défonce psychotrope propre au THC." Nous lui demandons alors si tout ça est bien légal. Aucun doute pour le vendeur. "Oui bien sûr, on est en dessous du seuil de 0,3 de THC comme le CBD." Malgré tout, les réfractaires se font bien présents.
Un flou juridique
Pourtant un flou juridique persiste sur sa légalité. Charles Morel est avocat et président de l'Union des Professionnels du CBD. "Il n'est pas visé en tant que tel. Ce qui nous est dit par un certain nombre de spécialistes, c'est que le HHC relève de la famille moléculaire des cannabinoïdes de synthèse qui ne sont pas autorisés et qui relève des stupéfiants."
Un avis et une prévention relayés sur les réseaux sociaux.
Produit de laboratoire sans cadre légal clair, sa consommation reste déconseillée.