Vendredi 15 mars 2024, le tribunal du Havre examine un vaste réseau d'escroquerie sur des prêtres dans toute la France. 62 prêtres ont été victimes de 18 personnes, qui leur ont volé 440 000 euros. La tête du réseau organisait ces vols depuis la maison d'arrêt du Havre, puis de Val-de-Reuil.
62 prêtres. 18 mis en cause. 440 000 euros extorqués. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Le service local de la police judiciaire du Havre et la brigade financière ont mis à jour, au bout de plusieurs longs mois d'enquête, une vaste affaire d'escroquerie sur des prêtres de toute la France.
La tête pensante pilotait tout depuis la maison d'arrêt
C'est une information de nos confrères de Paris-Normandie, qui nous a été confirmée et détaillée par Julien Herbaud, le commissaire central du Havre.
La tête de réseau organisait tout depuis la maison d'arrêt du Havre, puis de Val-de-Reuil. Il avait toujours le même mode opératoire. Il appelait des prêtres, se faisait passer pour un faux policier, faux gendarme ou même parfois faux magistrat.
Julien HerbaudCommissaire du Havre
L'histoire n'était pas toujours exactement la même mais en général, il leur disait qu'il travaillait sur un réseau d'escroc dont ils allaient être victimes. "Et il les persuadait de leur donner leurs coordonnées bancaires", précise Julien Herbaud.
Ensuite, le suspect appelait des complices et ces derniers effectuaient des virements, des achats, des retraits. "Nous sommes remontés à environ trois ans, date à laquelle il est entré en maison d'arrêt. Le mis en cause est un habitué des faits car il a repris le mode opératoire de son propre père."
Un procès ce vendredi
La tête pensante, Kévin G, de cette nouvelle escroquerie avait déjà été condamnée pour les mêmes faits en 2021. À l'époque, huit hommes et femmes avaient été condamnés pour avoir escroqué, entre 2018 et 2020, 29 prêtres, un peu partout en France, pour un montant de 150 000 euros.
Kévin G est incarcéré depuis 2019 et devait sortir de prison en 2026. Il a déjà été condamné 18 fois.
Neuf des 18 personnes interpellées dans le cadre de cette nouvelle escroquerie seront jugés selon la procédure de la comparution immédiate, ce vendredi 15 mars 2024, au tribunal du Havre. Dans les prévenus, il y a le frère jumeau de Kévin G : James G.
"Les neuf autres, plus impliqués, seront jugés ultérieurement", indique le commissaire, qui félicite "le travail d'orfèvre des policiers du Havre" pour avoir mis à jour ce vaste réseau d'escroquerie.
La procureure demande l'incarcération de six prévenus
Lors de l'audience, la procureure demande l'incarcération de six des neuf prévenus "pour éviter qu'ils communiquent entre eux". Quatre d'entre eux sont déjà actuellement en prison. Un argument réfuté par l'un des avocats des prévenus, indiquant qu'il est possible d'interdite des contacts entre personnes tout en les gardant sous contrôle judiciaire.
Kévin G est pointé du doigt par les autres prévenus comme le "meneur d'hommes". Ce dernier se défend en indiquant qu'il a pris conscience de ses actes en prison et explique ses escroqueries par l'addiction aux jeux.
La décision a été prise de mettre tous les prévenus sous contrôle judiciaire, à l'exception de Kévin G.