Des analyses ADN sont en cours pour connaître l’identité génétique du canidé retrouvé mort à Manéglise, près du Havre (Seine-Maritime) le 2 février 2024. D'après les premiers indices, la piste du loup est privilégiée.
Entre le 17 et le 30 janvier 2024, un animal a pris pour cible des troupeaux entre Saint Martin du Bec et les environs de Fécamp en Seine-Maritime. Au moins cinq attaques et sept ovins tués. Le 2 février dernier vers 17h30, la carcasse d’un grand canidé est retrouvée à Manéglise, au nord-est du Havre, sur le rond-point du Cap sur la RD925. L’animal a été «vraisemblablement victime d'une collision routière», selon la Préfecture.
Dans un premier temps, le cadavre n’attire pas l’attention, récupéré par les services de la Direction départementale des Territoires (DDT) comme n’ importe quel chien. À l’arrivée à la fourrière du Havre, un agent intrigué par son apparence, contacte le muséum puis l’Office français de la biodiversité (OFB). Les experts de l’OFB ont procédé mercredi 14 février à des analyses génétiques pour voir s’il s’agit d’un loup ou d’un chien et s’il en en cause dans les attaques récentes.
5 attaques, au moins 7 moutons tués
La première, discrète, de nuit à Saint-Martin-du-Bec en Seine-Maritime. Selon Stéphane Tiriau, qui a perdu un mouton cette nuit-là, la blessure est bien spécifique, une plaie au milieu du dos. « La laine avait été remise par-dessus, on ne voyait presque pas », explique-t-il, « et quand on a soulevé la laine il manquait des côtes et les viscères étaient ressorties ». Stéphane Tiriau prévient la gendarmerie, qui soupçonne un chien errant.
Une semaine plus tard, à 20km, trois moutons sont tués chez un éleveur de Tourville les Ifs, puis une brebis le 29 janvier chez une éleveuse de Limpiville. Le lendemain, deux bêtes subissent le même sort à Froberville. Des autopsies sont en cours au sein de l’Office Français de la biodiversité. « Le loup il prend à la gorge et on ne voit pas forcément les dégâts qui sont faits mais quand on enlève la peau au niveau de la gorge, tout est broyé », rapporte Olivier, éleveur à Froberville, « et la façon dont il prédate, il va chercher les organes et du coup ils ont constaté tous ces points-là ».
Analyses ADN toujours en cours
Si l’animal a les caractéristiques d’un loup d’un point de vue phénotypique - relatif à l'ensemble de ses traits - selon la Préfecture, « seules des analyses ADN permettront de le confirmer ». En attendant les résultats d’analyses pouvant prendre plusieurs jours, l’OFB recommande de rentrer les bêtes la nuit, même si depuis deux semaines, aucune nouvelle attaque n’a eu lieu.
La Préfecture rappelle que si la présence du loup était avérée, les modalités mises en place en 2020 et en 2022 par la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) de la Seine-Maritime seront reconduites. Une procédure d'indemnisation rapide des éleveurs victimes de ces prédations serait mise en place ainsi qu’une concertation locale adaptée auprès des acteurs concernés et communication.