Le street-artiste Teuthis habille les murs de la Porte Océane grâce à ses gros collages

Au Havre, le street-art fait le mur. C'est l'une des villes prisées par les graffeurs et les colleurs, comme Teuthis, jeune trentenaire. Il combine l'art et la biologie marine, et s'exprime grâce à des collages géants. Nous l'avons rencontré.

Teuthis vibre face à la mer. Dans ses œuvres, toujours un petit clin d’œil au monde marin : un jour, une pieuvre, le lendemain, un poisson mandarin. Un street-artiste qui a rapidement délaissé les bombes de peinture pour le collage. Une pratique davantage tolérée et "réalisable en peu de temps". 

Petit, avec sa famille, il s’amusait à retourner des rochers pour attraper les crabes. Aujourd’hui, il les dessine dans son studio intime, sur des longues feuilles de papier et les colle, en format XXL, sur les murs de sa ville.

Dans la rue, le trentenaire travaille pour lui, pour son plaisir et sa passion. Sinon, il gagne sa vie grâce aux expositions dans les galeries.

Lorsqu’il nous reçoit dans son quartier du Havre, près du petit port, casquette sur la tête, il a la bougeotte. Entre deux questions, son œil ne quitte pas la façade qu’il a choisie. Cet après-midi-là, c’est ici, qu’il a décidé de faire vivre son œuvre : une gigantesque araignée de mer.

Le collage : une pratique moins risquée

Les minutes sont précieuses. Pas question d’attirer le regard des forces de l’ordre. Cette adrénaline le motive et l’excite. Ce jour-là, Teuthis n’échappe pas aux yeux des agents de sécurité du port…  Un rapide contrôle d’identité, cette fois, ça passe. Il obtient même l’autorisation de finir son dessin. "C’est quand même pas la même saveur quand c’est une œuvre légitime, mais c’est cool quand même !", plaisante-t-il.

Au collège et au lycée, Teuthis fréquente, avec ses copains, les terrains vagues. Quelques graffitis à son actif. Bac en poche, le trentenaire poursuit des études en biologie marine à Paris et à Roscoff dans le Finistère. Il arpente les bibliothèques, dévore les bouquins consacrés à la mer et toutes les illustrations devenues "poussiéreuses".

J’ai eu envie de les mélanger à un style plus contemporain, plus graphique. J’ai utilisé les codes du dessin naturaliste, tout en leur donnant un côté neuf.

Teuthis

Choisir le meilleur mur

Le choix du mur est aussi important que le pinceau pour un peintre. Le spot ne doit pas passer inaperçu. "Le mieux, c’est quand il y a beaucoup de circulation, avec des voitures, comme ça les gens n’ont pas le choix de se le prendre en plein dans les yeux".

Au Havre, le monde du street-art est assez restreint, on est une bande de copains et copines. Il y a une petite compétition, savoir qui prendra le meilleur spot, c’est ça que j’aime.

Teuthis

Quand il colle, perché sur son échelle, il est toujours envahi par une excitation. "Combien de temps va rester accroché mon collage ?". Si son espérance de vie est de deux ou trois jours, l’artiste garde le moral. "C’est le jeu, il y en a quand même pas mal qui restent. S'il dure une semaine, tant pis, s'il dure deux ans, tant mieux"

Accompagné de son téléphone portable, il capture chacune de ses œuvres pour garder une trace et faire vivre son œuvre sur internet. Un jour, il espère publier un livre avec toutes ces photos. En attendant, il les poste sur ses réseaux sociaux.

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