Ilham Maad, Havraise d'origine, a co-réalisé une série de podcasts intitulée "Ma Première fois" où des femmes, dans toute leur diversité, se livrent sur une expérience qui ont changé leur vie.
Première fois, premières règles, premier salaire, première désobéissance. Ilham Maad, originaire du Havre, et sa co-productrice Merry Royer, collaboratrices pour Arte Radio, voulaient raconter ces expériences, qui peuvent sembler "anodines" mais qui forgent une personnalité, à travers les témoignages de femmes de tous âges et de tous horizons. C'est ainsi que la série de podcasts (émissions de radio que l'on peut écouter ou télécharger sur son ordinateur ou smartphone) Ma Première Fois est née. Le projet est soutenu par un incubateur, Mad&Women.
"Faire parler de ma région"
A 38 ans, Ilham Maad souhaitait lancer sa propre série de podcasts. Cette productrice radio originaire du Havre, lassée par l'entre-soi parisien souvent mis en avant dans ces formats radio, avait envie de changement.
Je voulais décentrer les choses. Raconter l'histoire de personnes qu'on a pas l'habitude d'entendre. Aussi, il me tenait à cœur de faire parler de ma région.
Et c'est chose faite. Le sixième épisode de Ma Première Fois donne la parole à Béa. Aujourd'hui âgée d'une soixantaine d'années, elle raconte un souvenir de sa jeunesse. Elle habitait dans un village près du Havre, d'où il était difficile d'accéder à la ville portuaire à l'époque. Sa vie prend un nouveau tournant lorsque les équipes du film Le Cerveau, réalisé par Gérard Oury, s'y installent.
Ilham est très attachée à la ville où elle a grandi. Si elle y passe moins de temps aujourd'hui, le Havre a toujours une influence sur elle.
Ça contribue à ma vision des choses. Je trouve que [Le Havre] est une ville blindée de poésie.
La productrice radio espère toucher un maximum de personnes avec cette série de podcasts, "pour que les gens puissent s'y identifier".
Donner la pêche
"Ce podcast c'est vraiment nous" disent en choeur Ilham Maad et Merry Royer. Toutes les deux sont parties du même constat après leur accouchement respectif.Quand tu deviens mère, il y a une certaine sororité qui s'impose à toi. Tu vois encore plus de violences et d'injustices à l'encontre des femmes.
De là, les productrices radio souhaitaient mettre en lumière des combats de la vie de tous les jours. Raconter des histoires qui montrent que rien n'est simple dans la vie mais "qu'il faut se battre". Est-ce un message féministe ? Clairement, les deux collègues considèrent leur série comme une réponse au mouvement #MeToo.
Le podcast est en partenariat avec Les Glorieuses, une association féministe. Il figure dans la newsletter, un mail d'information périodique, Les Petites Glo qui s'adressent aux adolescentes.
C'est un moyen pour elles de se trouver des modèles et avoir l'envie d'accomplir des choses
Une saison 2 en préparation
Les dix épisodes de la première saison ne sont pas encore tous sortis, mais Ilham et Merry pensent déjà à la suite.
Des auditeurs et auditrices nous ont dit qu'ils avaient envie d'entendre de nouveau certaines femmes interrogées. On y réfléchit.
En attendant, elles recherchent un média pour pouvoir héberger leur série. A l'heure actuelle, elle est disponible sur le site des Glorieuses et Soundcloud où chaque mercredi sort une nouvelle histoire.