Soupçons de maltraitance sur enfants : une assistante maternelle en garde à vue

Le procureur de la République du Havre, Bruno Dieudonné, fait le point sur l'enquête concernant des soupçons de maltraitance sur enfants dans une Maison d'Assistants Maternels à Cricquetot-l'Esneval. Une nounou a été placée en garde à vue. Ce sont ses collègues qui ont donné l'alerte.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Une assistante maternelle d'une maison commune d’assistants maternels (MAM) à Criquetot-L’Esneval dénommée La Tanière des Louveteaux a été suspendue de ses fonctions par le Département, soupçonnée de maltraitance sur enfants. 

Le procureur de la République du Havre, Bruno Dieudonné, a communiqué en détail sur cette affaire, ce vendredi 20 septembre 2024, au matin. 

Une caméra posée près des berceaux

"Le 2 septembre 2024, un signalement était adressé aux autorités administratives compétentes par l’une des assistantes maternelles concernant des pratiques jugées inappropriées d'une de ses collègues. Ce signalement était transmis au parquet du tribunal judiciaire du Havre le 6 septembre 2024 qui saisissait immédiatement la gendarmerie", explique-t-il.

Manifestement gênées par la manière dont leur collègue prenait en charge les enfants qui lui étaient confiés, l’une d’elle avait pris l’initiative de poser une caméra près des lits des enfants.

Les enregistrements montraient des manipulations brusques et dangereuses des enfants tandis que ses collègues rapportaient des punitions inadaptées, des privations et des comportements dénigrants.

Bruno Diedonné, procureur de la République du Havre

Ses collègues reconnaissaient toutefois l’absence de coups portés aux enfants. "Trop jeunes, ceux-ci ne pouvaient être entendus", précise le procureur.

Des plaintes de parents

Plusieurs parents informés de la situation ont déposé plainte. "D’autres s’en réservaient le droit ou s’y refusaient", souligne le procureur.

Mercredi 18 septembre 2024, l'assistante maternelle a été placée en garde à vue des chefs de violence sans incapacité sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité et harcèlement moral dans le cadre du travail. "Cette dernière infraction faisait suite à une plainte déposée par la collègue ayant installé la caméra", indique Bruno Dieudonné.

La mise en cause nie toute maltraitance

Lors de son audition, la mise en cause a nié toute maltraitance envers les enfants dont elle avait la charge et a justifié les gestes brusques observés sur les vidéos "par la pression exercée par ses collègues et par sa petite taille, qui rendait difficile la manipulation des enfants dans leurs berceaux", rapporte le parquet. Sa garde à vue a été levée sans prolongation. L'enquête se poursuit.

Dans les rues du village, c'est le choc. "On est une petite commune, beaucoup de mamans se connaissent et c’est vrai qu’on ne comprend pas une telle histoire, de tels agissements, si cette personne a vraiment fait ça c’est triste et inquiétant. Faut qu’elle se remette en question sur le travail qu’elle a choisi ou qu’elle demande de l’aide. Les enfants n’ont pas à subir ça", confie une habitante à France 3 Normandie.

Contactée par France 3 Normandie, la MAM n'a pas souhaité s'exprimer. Du côté de la mairie, la direction générale des services assure ne pas être au courant "de quoi que ce soit".

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité