Paroles de Havrais - «La Transat Jacques Vabre, c’est la mémoire vivante de notre ville»

En cette veille de départ, les badauds se bousculent sur les quais du bassin Paul Vatine. Rencontre avec les Havrais, au rendez-vous de cette 14ème édition, qui racontent leur Transat.

A l’ombre des hangars qui bordent le bassin Paul Vatine, Daniel, dont le regard se perd le long des mâts. Pour ce Havrais d’origine, orphelin d’un père marin, le Havre sans la Transat ne serait pas le Havre. «Je suis monté sur un bateau, je n’avais pas un an, lance-t-il l’air grave. J’ai fini de naviguer à 80 ans. Je ne serais pas vif sans voir la mer.»A chaque édition, le retraité est au rendez-vous. «Vous voyez les bâtiments là-bas ? Ils permettaient de stocker le café, le rhum, les bananes. Lorsque j’ai quitté la marine marchande en 1962, le commerce était déjà en train de muter. Petit à petit, le Havre s’est ouvert au tourisme, et la Transat d’aujourd’hui, avec ses bateaux qui volent sur l’eau, en est la mémoire vivante, le symbole.»

«L’endroit et le moment où tout le monde revient»

Un symbole que Khady ne renie pas. Pour admirer les voiliers, la jeune femme hisse sa fillette sur la barrière au bord du quai. Les yeux brillants, cette Havraise, qui habite maintenant en région parisienne, lui montre un Class40 amarré. «La Transat, c’est ce qui fait cette ville. C’est le point de chute. L’endroit et le moment où tout le monde revient», sourit la jeune maman. «Quand je regarde le large, je rêve d’évasion, de défi contre moi-même, de courage.» Un peu plus loin, Murielle, sourire aux lèvres. «C’est un événement qui rappelle l’essence maritime de notre ville. C’est une course qui met en avant les capacités exceptionnelles des skippers.» Le nom du bassin qui accueille les bateaux ne la laisse pas indifférente. «Plus jeune, j’ai rencontré Paul Vatine, se souvient-elle. C’était un homme simple, gentil. Je l’admirais. Lorsqu’il a disparu en mer, j’ai été très touchée. Je suis honorée que cet endroit porte son nom aujourd’hui.»

«C’est la liberté, tout simplement»

Le nom du célèbre navigateur, mort il y a vingt ans, ne parle pourtant pas à tous les habitants présents sur place. Thomas, la trentaine, se souvient plutôt d’Eric Tabarly, mort en mer d’Irlande en 1998. «Dans l’exercice de son art, précise le jeune homme. Mais la Transat, c’est surtout quelque chose qui permet de regrouper beaucoup de gens très différents, un moment pour faire la fête. Je viens tous les deux ans avec mes amis.»

Ce samedi, ils sont nombreux à marcher d’un pas lent, admirant les skippers, les bateaux, les stands des commerçants. Carole, Havraise d’une quarantaine d’années, s’est arrêtée devant un Imoca. «La Transat, c’est la liberté, tout simplement.»
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