En Seine-Maritime, à la campagne, comme en ville, les autorités font face à une surpopulation de sangliers. Le réchauffement climatique en serait-il la cause ?
Les chasseurs avaient proposé d'abattre plus de sangliers que d'habitude et la préfecture, des battues administratives : les promesses sont tenues mais le résultat n'est toujours pas à la hauteur.
Des concentrations de sangliers
C'est la conclusion du rapport de la préfecture datée du 28 février 2024, une première réponse à la colère des agriculteurs du Massif des Loges qui demandent à juguler la surpopulation de sangliers près d'Étretat, une surpopulation à l'origine de dégâts considérables dans leurs champs.
Selon la préfecture, plusieurs raisons, différentes d’un secteur à l’autre, conduisent à "des concentrations de sangliers trop importantes" :
- territoire peu ou pas chassé, voire non chassable,
- forte adaptabilité de l’espèce,
- comportement conservateur des chasseurs,
- zones refuges en particulier dans des secteurs périurbains.
Un groupe Whatsapp créé entre agriculteurs et chasseurs
En octobre 2023, une centaine d'agriculteurs et chasseurs s'étaient réunis sous la houlette de la préfecture pour trouver ensemble des solutions à ce problème de surpopulation.
L'été précédent, la colère des exploitants avait atteint son pic avec l'augmentation des dégâts dans leurs champs.
Sur le massif forestier des Loges qui regroupent sept communes, l'augmentation des prélèvements par les chasseurs est de l'ordre de 30 % en ce début d'année. Des actions administratives ont été menées les nuits des 20 et 21 février dernier avec des tirs de nuit ont abouti au prélèvement de 13 sangliers.
Par ailleurs, un groupe Whatsapp a été mis en place entre agriculteurs et chasseurs pour une meilleure réactivité.
Des sangliers également en ville
Mais les sangliers n'inquiètent pas que les agriculteurs. À Rouen, comme dans d'autres communes de l'agglomération, des sangliers sont régulièrement aperçus. "Et de plus en plus souvent", nous confie un habitant des Hauts de Rouen.
D'ailleurs, la Ville de Rouen va bientôt acquérir une cage "piège" pour les sangliers pour ce secteur, régulièrement touché par la venue des sangliers. "Nous avons pris la décision d'acheter une cage piège après avoir tenté plusieurs choses : grillage rigide entre la rue de Lausanne et Maurice-Leblanc défrichage le long des grillages et sensibilisation des habitants sur les bonnes pratiques", indique la Ville à France 3 Normandie.
Mais pour le moment, aucune date d'arrivée de la cage est définie, ni le lieu exact d'implantation. "Il sera décidé par le lieutenant de louveterie en charge de ladite cage", précise la mairie de Rouen.
Le réchauffement climatique en cause ?
Il faut dire qu'en raison du réchauffement climatique, la population de sangliers est en forte augmentation. Les hivers sont moins rigoureux et les nouveau-nés plus résistants.
Une étude du CNRS et de l’Office français de la biodiversité indique également que le réchauffement climatique, en multipliant les printemps secs et chauds, "favorise la production abondante de glands une année sur deux".
Les chercheurs ont établi que ce rythme de nourriture disponible en quantité importante un an sur deux a tendance à faire croître les populations de sangliers.