Si vous souhaitez investir dans l’immobilier au Havre (Seine-Maritime) vous vous êtes peut-être frotté à un mur. La cité Océane est la 4e ville en France où le pouvoir d’achat immobilier a le plus baissé. En cause des logements plus chers et des taux d’emprunt plus fort.
22 000 euros en plus pour un F4 à Félix Faure, 30 000 pour un F3 au Rond Point ou à Danton, en moins de quatre ans. Ce sont les plus-values de certains logements recensées, par l'agence Contact immobilier.
Derrière la vitrine, couverte par de nombreuses annonces de vente, Astrid Scheublé, conseillère, relève des exemples représentatifs de la situation. D'une année à l'autre, les augmentations sont drastiques.
On a vendu ce bien en 2019, on l'a revendu cette année et il a pris 30 000 euros alors qu'aucuns travaux n'ont été réalisés. Idem du côté de Sainte-Cécile où un logement a pris 100 000 euros de plus alors que les travaux qui ont été effectués étaient légers. Il y a une forte demande et une forte progression des prix.
Astrid Scheublé, conseillère Contact immobilier
Une inflation des prix et des taux de crédit qui touchent tout type de bien selon cette professionnelle installée dans la cité Océane depuis 25 ans.
Il n'y a pas grand-chose à vendre et les prix sont très chers. Si l'on prend certaines maisons qui valent aujourd'hui plus d'un million d'euros, la réalité devrait être tout autre. Elles ne valent pas autant.
Patricia Scheublé, gérante de Contact immobilier
Mais alors, comment expliquer ce bond qui complique un peu plus l'acquisition de biens pour les Havrais ?
Une perte conséquente de pouvoir d'achat
Selon le site Meilleurtaux.com, le Havre est la quatrième ville française où les acheteurs ont perdu le plus de pouvoir d’achat immobilier en trois ans.
Avec une capacité d’emprunt de près de 194 000 euros, en 2019 un acheteur pouvait acquérir 108m2. Avec le même budget en 2022, il ne peut plus acheter que 76m2. Un phénomène qui touche de nombreuses villes moyennes.
La donne change quand vous avez de nouvelles populations qui arrivent, des Nantais, des Franciliens, des gens qui ont des revenus plus élevés ou qui étaient propriétaires dans des villes plus chères.
Maël Bernier, directrice de la communication et porte-parole de Meilleurtaux
Avant d'ajouter. "Dès lors que ces personnes changent de ville, elles maintiennent les prix à la hausse." Les professionnels que nous avons rencontrés espèrent avoir atteint le pic de cette perte de pouvoir d’achat et voir les prix se réajuster en 2023.