Pour le premier jour de procès de deux hommes soupçonnés d'avoir participé à l'enlèvement d'Allan Affagard, un docker retrouvé mort au Havre (Seine-Maritime) en 2020, un enquêteur a souligné que « des menaces » avaient visé la victime.
Trois ans après le meurtre d'Allan Affagard, docker du Havre (Seine-Maritime), trois hommes devaient être jugés au tribunal correctionnel de Lille (Nord) à partir de ce lundi 11 septembre 2023. Après une grève des greffiers lundi, c'est un avocat de la défense qui a été déclaré malade, mardi 12 septembre.
Le procès a cependant démarré pour deux des prévenus, qui comparaissent pour "participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un délit puni de 10 ans d'emprisonnement". Le troisième sera jugé ultérieurement, le 9 octobre prochain.
Des messages malveillants reçus par le docker
Mardi matin, un ancien directeur d'enquête de la police judiciaire (PJ) du Havre a fait état devant la chambre correctionnelle de la Jirs (Juridiction interrégionale spécialisée) de messages malveillants reçus par le docker.
Mis en examen depuis juillet 2018, dans une vaste affaire de trafic de drogue, Allan Affagard avait déposé plainte le 30 mars 2020, "suite à des sollicitations via Whatsapp", a déclaré ce témoin, Nicolas Rousseau.
Les échanges entre le docker et l'auteur de ces sollicitations, qui lui demandait d'intervenir pour lui au sein du port avaient pris un ton plus menaçant. "Je vais te rappeler ce soir, je sais tout sur toi (...) tranquille je te rebippe ce soir, arrête Allan (...) je sais que tu vas souvent à Rouen", avait notamment écrit cet individu. "Les menaces étaient prises très au sérieux", a indiqué l'enquêteur.
Selon son ex-compagne, le docker avait "équipé sa maison de pistolets à billes". Elle avait découvert "un couteau sous le matelas", des matraques télescopiques, une "barre de fer".
Retrouvez le reportage de France 3 Normandie sur place pour suivre ce procès :
L'enquête n'est pas terminée
Plus tard, l'enquête avait permis de retrouver une "balise de type topwell" ayant servi à suivre à distance les déplacements du couple. "Pendant plusieurs semaines, il garait son véhicule à une place assez éloignée de son camion", a indiqué Nicolas Rousseau.
Tandis que l'enquête pour retrouver les meurtriers se poursuit, le trio est suspecté d'avoir apporté une aide logistique dans l'enlèvement.
Avec AFP