Un élu de la commune de Beaurepaire, près de Fécamp, a été violemment agressé devant son domicile, vendredi 2 février 2024, pour une histoire de stationnement gênant. Un rassemblement de soutien est prévu samedi 10 février, tandis qu'une loi est discutée pour renforcer la sécurité des maires et des élus locaux en ce moment même à l'Assemblée nationale.
Au départ, c'est une banale histoire de stationnement gênant. L'histoire d'un véhicule stationné trop longtemps au même endroit, que la mairie décide de déplacer. Une histoire banale, donc, mais qui vire à l'agression violente d'un élu de la République, vendredi 2 février 2024, à Beaurepaire, près de Fécamp (Seine-Maritime).
Il est 14h30, vendredi 2 février 2024, lorsque Christian Lemesle est, selon un communiqué publié par la mairie de Beaurepaire " violemment agressé devant son domicile par surprise, par un administré de la commune".
Cette agression aurait été orchestrée suite à la demande du maire, Carol Gondouin, de déplacer un véhicule " ventouse" qui stationnait sur un parking public appartenant à la Communauté Urbaine.
"C'est sa fonction d'élu qui est attaquée"
L'adjoint au maire a été profondément choqué par cette agression qui a engendré des blessures entraînant huit jours d'ITT (Incapacité temporaire totale).
"Il a été agressé devant chez lui parce qu’il avait déposé un papier d’information sur une voiture ventouse, qui n’était même pas une contravention. C’est sa fonction d’élu qui est attaquée. C’est la première fois qu’un tel acte se produit dans notre commune d’ordinaire très calme", indique le Premier adjoint Pierre-Emmanuel Hautot.
Un rassemblement de soutien est organisé devant la mairie de Beaurepaire samedi 10 février à 11 heures. La mairie invite ses concitoyens à venir exprimer leur soutien envers cet élu.
Une loi actuellement discutée à l'Assemblée Nationale
L'incident de Beaurepaire n'est pas un cas isolé. Les agressions d'élus se multiplient en France, à tel point qu'un texte est actuellement discuté à l'Assemblée nationale pour répondre à cette hausse des actes hostiles envers les élus. Ce texte est examiné depuis ce mardi 6 février par les députés.
Adopté en première lecture au Sénat, l'une des mesures phares du projet de loi consiste à "renforcer les sanctions pour ceux qui portent atteinte aux élus", de manière à ce que les peines encourues soient similaires à celles commises pour atteinte aux policiers, aux gendarmes ou aux pompiers. Ces agressions peuvent aller de l'injure à la blessure physique.
Ces actes de violence sont en constante augmentation. Selon le ministère de l'intérieur, les faits de violence signalés envers les élus ont augmenté de 32% entre 2021 et 2022.
En 2023, plus de 2300 actes de violences ont été enregistrés en France.