Un été au Havre : pourquoi l’œuvre de Mark Jenkins a-t-elle été enlevée ?

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L’artiste américain Mark Jenkins, connu pour ses statues à taille humaine, fait partie des artistes invités à « Un été au Havre » pour la saison 2022. Une de ses œuvres installée dans le quartier Saint-François a été décrochée rapidement. Explications.

Depuis deux jours, c’est une sculpture qui fait parler les habitants du Havre (Seine-Maritime) dans la rue, mais aussi sur les réseaux sociaux. Plusieurs personnes réclamaient le retrait de cette œuvre située au-dessus d’une arche d’un immeuble du quartier Saint-François.

 

Les explications du festival « Un été au Havre »

L’œuvre a été retirée ce mercredi 22 juin 2022, mais ce n’est pas lié à la pression des réseaux sociaux. Contactée la direction du festival a expliqué que le résultat final ne correspondait pas au projet commandé il y a plusieurs mois. En effet, la sculpture initialement retenue représentait une silhouette masculine mais devait être suspendue différemment.

Un premier projet qui n'aurait pas été totalement conforme car les personnages de Jenkins n'ont pas de visages et très rarement des vêtements colorés. 

Durant le processus de création, l'artiste avait envoyé une nouvelle version de son œuvre à la direction artistique qui ne l'a pas validée.

Mark Jenkins, un artiste habitué aux polémiques

La matière première de Mark Jenkins est le scotch renforcé par le métal. A l’aide de ce matériau, l’artiste américain réalise à l’aide de son acolyte Sandra Fernandez des statues à taille humaine. Ce sont leurs propres corps qui servent de moules pour créer ces silhouettes : «Nous utilisons le ruban adhésif à la place du papier mâché par exemple. C’est plus rapide, plus sec, moins compliqué et ce n’est pas cher » détaille l’artiste dans son atelier éphémère au Fort de Tourneville.

 

Une fois habillées, les statues ne passent pas inaperçues dans la rue. Mark Jenkins en a déjà installées dans une trentaine de pays. Il filme ensuite les réactions des passants. L’artiste veut surprendre et surtout interroger.

On amène les gens à se questionner pas seulement au sujet des sculptures mais sur la structure de la ville et toutes les règles de la ville. C’est un peu comme le graffiti dans le sens où on modifie un peu l’environnement sans aucune volonté de dégrader. C’est simplement pour rendre l’environnement intéressant.

Mark Jenkins

 

 A Québec, cette œuvre de Jenkins représente une femme coincée entre deux murs.

En résidence au Havre, l’artiste a créé six personnages. Parmi eux : un skateur s’élancera du haut du Volcan.

 

 Un véritable défi pour le technicien qui a participé à l’installation : « il y a pas mal de prise au vent sur le Volcan. L’idée, c’est de charger toute la structure pour faire contrepoids à ce personnage en déport."

La-aussi l’œuvre a fait réagir, certains Havrais ont même prévenu les pompiers pensant qu’il s’agissait d’un vrai skateur. Au fil des jours, le festival diffusera des indices pour retrouver les sculptures dispatchées dans le centre-ville. Les habitants ont quatre mois pour se familiariser avec les œuvres de l’artiste et comprendre ses messages.

 

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