Au lendemain de sa victoire du 10e Vendée Globe aux Sables d'Olonnes, Charlie Dalin, skipper havrais de 40 ans, revient sur sa victoire et son tour du monde en solitaire. Il espère organiser prochainement un retour au Havre pour fêter sa victoire.
Il en rêvait, il l'a fait ! Mardi 14 janvier 2025, Charlie Dalin est arrivé en grand vainqueur du Vendée Globe aux Sables d'Olonne, après 64 jours, 19 heures, 22 minutes et 49 secondes de tour du monde en solitaire à bord de son Imoca Macif Santé Préoyance, pulvérisant le record d'Armelle Le Cléa'ch en 2017.
Sous un soleil brillant, quelques heures après son triomphe sur la ligne d'arrivée, le skipper havrais a soulevé en héros le trophée de la 10e édition du Vendée Globe, acclamé par des milliers de personnes.
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Après avoir été accueilli au large, au lever du jour, par un grand cortège de bateaux en conclusion d'une course de tous les records, le Normand s'est offert à partir de 14h une remontée du célèbre chenal sous les vivats et les applaudissements.
Au lendemain de sa victoire, il revient sur sa victoire et son tour du monde en solitaire :
Yoann Richome est arrivé second ce matin, c'est un ami qui vous a mené la vie dure jusqu'au dernier jour de course. Est-ce que cette victoire vous la devez à ce duel avec lui ?
Avec Yoann on se connaît depuis 20 ans ! On a été colocataires à l'époque du Figaro. Cette confrontation, ce duel qu'on a eu autour du monde nous a forcés à donner le meilleur de nous-même, à toujours régler le bateau, changer de voiles plus régulièrement, de se creuser la tête encore plus pour trouver les trajectoires les plus rapides. Peut-être que le record n'aurait pas été battu s'il n'avait pas été là.
Vous avez mené la course la plupart du temps en tête, est-ce qu'il y a eu des moments de doute lors de ces 64 jours en mer ?
Je gère mal une zone de vents faibles au-dessus de l'équateur, en descendant l'Atlantique, j'ai douze ou treize kilomètres de retard à ce moment-là, avec toujours ce doute de savoir si la situation va "partir par-devant". Il y a aussi des difficultés avec des problèmes techniques, j'ai eu une fissure de 1,50 mètre sur la coque que j'ai dû réparer, j'ai déchiré la voile la plus importante pour les mers du sud, au niveau de la Nouvelle-Zélande. J'ai dû la réparer et trouver un moment de vent faible pour le faire, ce qui n'est pas toujours facile à trouver dans ces endroits où le vent souffle toujours très fort.
J'ai eu un problème d'hydraulique aussi, je me suis retrouvé avec des dizaines de litres au fond du bateau sur un des systèmes centraux du bateau. Heureusement qu'on avait un petit peu de réserves !
Cette victoire, vous la devez aussi à ce bateau, on vous a vu l'embrasser lorsque vous avez franchi la ligne d'arrivée.
Bien sûr que je la dois à ce bateau ! C'est un bateau qu'on a conçu, j'ai participé à cette conception, on l'a conçu pour ce Vendée Globe 2024 et il m'a ramené à la maison ! Il m'a permis de faire le tour du monde et de naviguer à un rythme extrêmement élevé avec des hautes vitesses presque en permanence. Forcément, c'est très sollicitant pour le marin, mais aussi pour le bateau et il a tenu le choc !
À chaque fois que j'ai eu des petits problèmes techniques, on a réussi à les régler, à le remettre à 100% et je suis heureux qu'il m'ait ramené aux Sables-d'Olonne en première position ! Ce bateau revient aussi en très bon état, donc c'est top !
Vous faites désormais partie de la légende des skippers, est-ce qu'on aura bientôt l'occasion de vous voir bientôt chez vous en Normandie ?
J'y pense depuis hier à organiser ce passage au Havre pour fêter cette victoire avec tous les Havrais et tous les Normands. Ce n'est pas tous les jours que ça arrive, j'ai hâte de revenir au Havre avec tous les supporters normands pour fêter comme il se doit cette victoire du Vendée Globe !
Propos recueillis par Angèle De Vecchi.