Vous pourrez bientôt faire du ski sur les plages de Normandie

Les premiers skis électriques tout-terrain « Skwheel » ont été présentés au CES 2024 de Las Vegas. Ils ont été inventés par un jeune Normand et sont sur le point d’être commercialisés.

Avec le réchauffement climatique et la hausse des températures, il y aura de moins en moins de neige en France. Mais que les amateurs de glisse se rassurent, trois jeunes entrepreneurs ont développé des skis électriques tout-terrain. Ces équipements vous donneront la sensation de chausser des skis et glisser sans la neige.

Sable, bitume, chemins forestiers… toutes les surfaces sont praticables avec cette prouesse technologique. Dans cette vidéo, on voit l’un des créateurs se balader sur la plage d’Honfleur.

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Des skis électriques

Antoine Massebeuf le concepteur des skis électriques a fait de cette plage, proche de chez lui, son terrain de jeu. Il retrouve l’immensité et la sensation de liberté qu’on peut avoir à la montagne :"On a aimé le fait de pouvoir skier sur la plage, ce qui est contradictoire, et c’est ça qui est drôle".

Et face à l’engouement que son prototype a pu générer sur les plages mais aussi dans le centre-ville du Havre, le jeune concepteur a été soutenu par financièrement par entre autres Impulsion export ADN, le réseau entreprendre le Havre et France Initiative. Pour lancer sa première série de skis électriques, la société Skwheel a lancé une campagne de financement sur le site Indiegogo. Résultat 100.000 euros de récoltés et une soixantaine de paires de skis en précommande.

7 ans de réflexion

Pendant sept ans, Antoine Massebœuf a travaillé pour développer le concept des skis électriques. En 2022, il s’est associé avec son frère et un ami pour créer la société après avoir obtenu un modèle fonctionnel : "étant donné que cela demandait beaucoup de compétences de créer une société, je me suis rapproché de mon frère Romain et de Joseph, un ami d’enfance. On est tous complémentaires, mon frère s’occupe de la partie logistique et Joseph gère la stratégie de distribution. Pour ma part, je gère principalement le développement des produits et la partie propriété intellectuelle".

Tous ont un parcours atypique. Pour Antoine, une fois son bac scientifique en poche passé à Argentan, il a voulu essayer la fac : "J'étais inscrit en sciences de l’ingénierie à la faculté de Caen. J’ai fait deux jours, et je vois direct que ça ne me convient pas. J'avais déjà cette idée de créer les skis électriques. Je décide de m’orienter dans le dur et je rentre dans une société de robotique FYBOTS basée dans les Yvelines. Je n’ai aucune compétence dans l’ingénierie mais j’ai tout appris là-bas".

Le jeune bachelier commence comme ouvrier, à l’usinage de pièces mécaniques. Au fil des années, il monte en compétences : de la conception 3D il finira par chef de projet au service Recherches et Développement : "j’étais H 24 avec de grands ingénieurs qui m’ont vraiment conseillé, appris beaucoup de choses. Ils étaient à l’écoute, à chaque question, il prenait le temps de me répondre, ils ont aimé ma curiosité"  se souvient Antoine.

J’ai toujours été passionné de ski et d’ingénierie. Quand j’étais plus jeune, mes parents me payaient des vacances à la montagne. Mais une fois étudiant, je ne pouvais plus y aller et ça me manquait vraiment. Les sensations me manquaient tellement que j’ai voulu créer un produit pour retrouver l’impression d’être sur des skis.

Antoine Massebeuf, créateur Skwheel

Des skis made in Normandie

La jeune entreprise a fait le choix de produire en France et donc en Normandie : « les pièces à haute valeur ajoutée liées à la mécanique viennent de France ou d’Europe. Pour tout ce qui est batterie et pièces électroniques, on s’approvisionne en Chine. Au final, c’est nous qui gérons l’assemblage et le contrôle qualité avant d’envoyer les skis à nos clients."

Lors de leur voyage à Las Vegas, un vrai coup de projecteur a été donné à leur équipement : "le CES nous a permis d’être davantage médiatisé et de rencontrer des distributeurs internationaux". Ils ont également reçu le soutien d’Aurélien Ducroz, deux fois champion du monde de ski freeride :

Les entrepreneurs espèrent produire 1000 paires de ski électrique en 2024, mais ce chiffre pourrait monter, car les négociations sont en cours avec ces partenaires à  travers le monde : "en France, on a fait le choix de ne pas travailler avec des grandes enseignes, nous avons privilégié notre cœur de cible : des magasins de mobilité spécialisée", détaille Antoine Massebeuf.

Des stations de basse altitude se sont déjà rapprochées des trois jeunes hommes, car ils sont intéressés par le concept pour diversifier leur activité en été comme l’hiver. Deux brevets sont déposés et huit sont en cours de dépôt : "Je suis arrivé à un modèle fonctionnel, six mois après avoir quitté mon entreprise, tous mes salaires passés dans les prototypes et la création. Tout le monde me prenait pour un fou, mais je me suis accroché, je ne m’achetais. Pas de voiture, de vêtements où vous ne partez pas en vacances, tout mon argent partait dans mes recherches"

D’ici cet été, un e-shop sera disponible sur le site skwheel.

Caractéristiques techniques

  • Une vitesse de pointe à 80 km/h,
  • Quatre modes de vitesse,
  • 30 km d’autonomie à 25 km/h (à laquelle les skis sont bridés), batteries amovibles…
  • Une manette de contrôle qui se transforme en poignée rétractable pour faciliter leur transport en ville.

 

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