En France, on estime que 7% de la population est illettrée, soit 2,5 millions de personnes. Un fléau qui touche principalement les jeunes et les femmes.
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Bien qu’elle soit universelle, cette cause reste taboue et méconnue. L’illettrisme place les personnes touchées en situation d’exclusion avec des conséquences lourdes sur leur insertion sociale, professionnelle et leur estime de soi.
"Il n’est jamais trop tard pour apprendre à lire"
Ces difficultés quotidiennes, Aline Le Guluche les a vécues. Elle témoigne dans un livre «J’ai appris à lire à 50 ans ». Depuis 2018, l’auteure est la porte-parole du programme national de lutte contre l’illettrisme des femmes : Write Her Future. Selon l’UNESCO, 76 millions de femmes à travers le monde ne savent ni lire ni écrire.
Dans son récit, on découvre le parcours d’une femme qui s’en est sortie après avoir dissimulé son secret pendant des dizaines d'années, aidée par ses amis. Un témoignage intime qui relate une enfance privée d’apprentissage, l’impasse scolaire, les embûches professionnelles et la honte. Aline Le Guluche retrace les épreuves surmontées pour vaincre son incapacité à exister faute de langage écrit et raconte le parcours pédagogique grâce auquel elle a acquis sa liberté d’expression.
"Etre illettré, c'est quelqu'un qui est allé à l'école et qui en est sorti sans les compétences de base : avec de grosses lacunes en écriture, en calcul et en lecture. C'est mon cas, j'ai commencé à travailler à 15 ans et je ne savais pas écrire. Je travaillais dans un restaurant mais j'étais incapable d'écrire les commandes. Ensuite pendant 15 ans, j'ai travaillé dans une usine de pâtisserie : on ne lit pas, on n'écrit pas. On désapprend le peu qu'on a appris. C'est un cercle vicieux, moins on sait, moins on veut faire, moins on veut faire, moins on fait !"
C'était des grosses angoisses au quotidien. C'est ça être illettré, on se cache, on est angoissé, on n'est pas épanoui. On a peur de la moquerie et du jugement des autres.
La vraie liberté, c'est le savoir !
Aline Le Guluche parrainait les Journées nationales d'action contre l'illettrisme 2021 afin de partager son parcours et porter le message : l’illettrisme n’est pas une fatalité : « Je partage mon histoire pour montrer que rien n’est impossible, que l’on peut mieux vivre avec son handicap, voire le guérir. Il ne faut pas hésiter à se faire aider, accompagner, comme Pôle emploi sait le faire. Je suis honorée d’être la marraine de Pôle emploi Normandie pour ces Journées Nationales de Lutte contre l’Illettrisme. »
En France, on estime que 7% de la population est illettrée, soit 2,5 millions de personnes. Un fléau qui touche principalement les jeunes et les femmes.
L'illettrisme pourrait s'être amplifié au sortir de cette crise sanitaire.Cette longue période d'isolement a particulièrement intensifié les difficultés des plus fragiles. En septembre 2021, dans notre pays, 4,6% des jeunes étaient en situation d’illettrisme. Près d’un jeune Français sur dix a des problèmes de lecture. Selon les données issues de la Journée Défense et Citoyenneté (JDC), en 2015, 1 664 jeunes ont été repérés en situation d’illettrisme (- 3.7 %, soit 633 jeunes en ex-Basse-Normandie ; - 4.5 %, soit 1 031 jeunes en ex-Haute-Normandie).
Article publié initialement le 6 septembre 2021