La classe prépa seconde s'adresse aux élèves de 3e admis en seconde, mais qui n'ont pas réussi leur brevet des collèges. Proposée comme alternative au redoublement, il s'agit d'une année complémentaire pour consolider l'entrée au lycée. Pour cette rentrée 2024, dans chaque département, un établissement doit proposer au moins une classe prépa seconde. C'est le cas en Seine-Maritime du lycée Val-de-Seine de Grand-Quevilly.
C'est l'une des nouveautés de cette rentrée 2024 : la classe de prépa seconde, expérimentée cette année dans au moins un établissement de chaque département français.
Lancement de la classe prépa-seconde au lycée Jules Verne de Mondeville.
— Académie de Normandie (@ac_normandie) September 2, 2024
La rectrice @ChGavini échange avec les élèves, tous volontaires, sur les motivations qui les ont incités à intégrer cette nouvelle classe pour cette #rentrée2024. pic.twitter.com/10IygyY0mI
Le lycée Val-de-Seine à Grand-Quevilly (Seine-Maritime) a également relevé le défi, fort d'une filière générale et technologique et d'une voie professionnelle, et surtout d'une équipe d'enseignants volontaires.
Une classe expérimentale pour réussir au lycée
La classe prépa seconde du lycée Val-de-Seine est une classe expérimentale qui accueille depuis la rentrée de septembre 2024 une petite vingtaine d'élèves. Ils étaient auparavant élèves en 3 e, mais n'ont pas eu le brevet des collèges, ce qui est une condition pour accéder à cette prépa seconde. Ces nouveaux lycéens doivent aussi être volontaires pour l'expérimentation.
Pendant l'année scolaire, ils vont retravailler un certain nombre de compétences appris au collège, tout en intégrant de nouvelles connaissances, pour pouvoir véritablement entrer sereinement en seconde générale et technologique ou en seconde professionnelle l'année suivante.
"Ils auront évidemment des cours dans les disciplines les plus classiques, français, anglais, mathématiques, de manière à travailler sur des compétences disciplinaires. Il s'agit aussi de leur proposer des moments d'immersion, des formations, des projets, voir des stages en entreprise, afin qu'ils puissent s'impliquer dans un collectif. Et valoriser des qualités que parfois notre système scolaire ne met pas en avant", poursuit Eric Ruault, le chef d'établissement qui salue dans son lycée des équipes particulièrement motivées sur le suivi de l'élève, le travail autour de l'ambition scolaire et la lutte contre le décrochage.
"Il a été relativement facile de trouver une équipe d'enseignants volontaires prête à se mobiliser autour de ce projet innovant".
Retrouvez le reportage de Théo Thomas et Medhi Weber :
Une alternative au redoublement
"Je préfère venir là plutôt que redoubler ma 3 e, c'est le bon choix. Cette classe va m'aider à chercher un métier qui me plaît ", explique la jeune Fadoua qui a intégré la classe expérimentale.
En entrant en classe de prépa seconde, ces élèves deviennent de vrais lycéens, alors qu'ils auraient dans un système classique, redoubler leur troisième. Là, ils quittent le collège, ce qui donne un sentiment de progression plutôt que de régression. D'autant qu'un redoublement sur deux est sans effet.
"Plutôt qu'un redoublement, on leur propose un temps supplémentaire, une forme de parenthèse pour pouvoir rentrer en seconde de manière positive, c'est l'occasion de proposer autre chose, de les surprendre, et de les amener dans le cadre d'un effectif réduit et d'un nouveau lieu qu'ils vont découvrir, avec une nouvelle équipe, de les amener à prendre confiance en eux. On est pleinement dans la réponse aux problématiques de notre système scolaire", explique Eric Ruault.
À l'image de cette professeure d'anglais, très impliquée dans ce projet. "Le programme, on va le construire ensemble. On va essayer de partir de leurs envies et de leurs compétences pour progresser petit à petit, avec pour objectif principal de les accompagner dans leur recherche d'orientation et de les faire évoluer en compétences. On a un an pour les aider à reprendre confiance en eux. On va revoir les fondamentaux et développer des compétences nouvelles comme la gestion du stress, la maîtrise de soi, le travail en groupe", développe Houria El Mouttaki, professeure d'anglais au lycée Val-de-Seine.
Pas de notes
Des projets qui pourront prendre la forme d'une bande dessinée, ou d'un travail autour des arts du cirque. Autre nouveauté, les élèves ne seront pas notés. "On va essayer de les libérer de cette pression-là, on va travailler les compétences ! Ils retrouveront les notes l'année prochaine !".