JO de Paris 2024 : Salima Ahmadou Youssoufou et Housni Thaoubani, espoirs de la natation et du judo, s'entraînent en Normandie

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À Petit-Couronne (Seine-Maritime), le CRJS (Centre régional jeunesse et sports) propose un dispositif de solidarité olympique unique en France. Le programme, accueille depuis l'été 2022 12 athlètes africains, espoirs de la boxe, de l'athlétisme, du judo et de la natation.

Des terres désertiques du Niger à la piscine de Grand-Quevilly où elle enchaîne les longueurs, Salima Ahmadou Youssoufou a parcouru un long chemin depuis près de deux ans. Et son mental s'en trouve renforcé. "Être nageuse au Niger c’est un peu compliqué, d'abord pour les infrastructures qui manquent. Ensuite, pour la société qui juge beaucoup. Ce n'est pas bien vu de voir une jeune fille vêtue d'un maillot de bain", déplore celle qui vise la qualification à l'épreuve la plus rapide de la discipline, le 50 mètres nage libre.

Regardez le dossier préparé par S. Letournel, P. Léonard et L. Gilles :

durée de la vidéo : 00h03mn51s
Le CRJS pour dénicher les talents. ©France 3 Normandie

Toucher du doigt le rêve olympique

Douze athlètes africains ont emporté la motivation dans leurs valises, en quittant le Congo, la Guinée ou encore la Tanzanie pour s'entraîner à Petit-Couronne, où ils bénéficient des moyens techniques et humains du sport de haut niveau. Salima est passée d'un 50 mètres en 55 secondes il y a deux ans à 30 secondes, une vraie victoire. Elle espère prouver que le Niger regorge de talents, et briser quelques clichés.

Directeur du CRJS de Petit-Couronne, Christophe Cornilleau se réjouit d'avoir donné à ces athlètes l'opportunité de se dépasser dans un cadre adapté, "autant en termes d'infrastructures, quand on est nageur et qu'il n'y a pas de piscine c'est moins facile, qu'en termes de conditions d'accompagnement : avoir des entraîneurs qui ont de l'expérience, la possibilité de participer à des compétitions internationales - donc pour ça il faut des moyens pour se déplacer - la possibilité d'accéder à un vrai service médical", liste-t-il. "Tout ça, ils arrivent à le trouver en France, mais rarement dans leur pays d'origine."

Il y a des jeunes qui font des championnats nationaux, d'autres des compétitions internationales, ça m'apporte beaucoup au niveau du judo et de la préparation physique.

Thaoubani Housni, judoka comorien

à France 3 Normandie

Housni Thaoubani vient des Comores. Après une première participation aux JO de Tokyo en 2020, celui qui concourt dans la catégorie - de 81 kg a quitté les siens pour améliorer ses performances. Logés, nourris, blanchis, les athlètes résident à proximité du centre, en colocation - l'occasion de se serrer les coudes quand l'éloignement est trop pesant : "La première fois que je suis parti très longtemps de chez moi, c'était vraiment dur. Des fois, je n'y arrivais pas, je voulais tout arrêter. Ça me manquait trop la cohésion de la famille !", confie Housni.

Mais le rêve olympique est plus fort que l'absence de sa famille. Housni considère désormais le directeur du CRJS comme un deuxième papa... Et trouve sur le tatami de Petit-Couronne l'opposition qui lui manquait dans son pays d'origine.

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