L'ancien tribunal d'instance d'Yvetot est à vendre, les habitants se battent pour lui donner une seconde vie

Il est l'un des derniers bâtiments d'époque de la ville : l'ancien tribunal d'instance d'Yvetot (Seine-Maritime) est à vendre. Dans la commune, l'inquiétude grandit sur l'avenir du bâtiment. La mairie, elle, espère lui donner un nouvel élan en acceptant un projet rassembleur.

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Définitivement fermée il y a deux mois, la grande bâtisse mesure plus de 600 mètres carrés. Les étages sont restés inoccupés depuis 2009. Le temps a fait le reste... "Au niveau des solives et des petites lattes qui constituent le plafond, il y a une certaine fragilité", observe Murielle Lamant, en charge du foncier à la mairie d'Yvetot, désignant un morceau du plafond quasiment écroulé.

"L'histoire s'est déroulée dans ce bâtiment"

Malgré l'état de certaines portions du bâtiment, difficile pour la mairie comme pour les habitants d'imaginer ce morceau d'histoire détruit ou cédé à un promoteur. Au rez-de-chaussée se trouve l'ancien tribunal d'instance, par la suite utilisé comme point d'accès au droit pour les habitants. Une caractéristique qui a permis à la salle d'audience de garder un certain cachet.

Alors, la commune lui cherche un nouvel acquéreur, prêt, lui aussi, à lui donner une seconde vie. "L'histoire s'est déroulée dans ce bâtiment-là, dans cette pièce-là", assure le maire (DG) d'Yvetot, Francis Alabert. "Ça a un sens historique indéniable !" Géraldine Hédouin, de l'association Action citoyenne, abonde : "On aimerait que soit institué un comité de réflexion et on travaille ensemble pour réfléchir à ce que peut devenir ce bâtiment qui date de 1800, et qui est très important pour la ville."

Très important... Et peut-être plus encore avec le temps. Car derrière la bâtisse se trouve un parc inconnu des Yvetotais. Dans le jardin se trouve encore une charreterie. Les arbres sont remarquables. "Il y a un vrai enjeu. Il n'y a aucun jardin public d'importance dans Yvetot", souligne François Martot, président du CEPC (Cercle d'études du patrimoine cauchois).

Une pétition lancée pour sauver le bâtiment

L'annonce de la vente inquiète les habitants. Une pétition a donc été lancée le 9 septembre dernier par l'association Action citoyenne. Son objectif : annuler le projet de vente et obtenir une consultation publique à ce sujet. "Il y a une réflexion collective à mener sur ce que l'on doit faire d'un bâtiment qui rappelle le passé et qui est situé en plein centre-ville", insiste François Martot.

La pétition mentionne notamment l'offre initiale d'un unique souscripteur "très inférieure à la valeur du foncier" et un projet "sans aucune qualité architecturale ni environnementale". "Le projet, objet de la vente imminente, élimine le jardin, les arbres remarquables et la charreterie du 18e siècle, l’un des derniers bâtiments anciens de notre cité", peut-on lire. "Du point de vue de la collectivité, la valeur d’un bien de cette nature est inestimable et, en tout cas, sans rapport avec les critères économiques marchands."

La municipalité l'assure néanmoins : la porte reste ouverte pour trouver une solution, d'autant plus compte tenu de la localisation stratégique du site : "Nous sommes dans un périmètre des architectes des bâtiments de France, puisque l'on est proche des vitraux de l'église classés. Tous ces points devront être intégrés lorsqu'un projet se présentera", promet Francis Alabert.

Les futurs acquéreurs ont jusqu'au 31 mars pour déposer des offres. Le conseil municipal aura le dernier mot. Le tribunal avait déjà fait l'objet de deux tentatives de cession, en 2023 et en 2024.

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