Rares sont les chapelles troglodytes en France, seule une dizaine a survécu. Figurez-vous qu'il y en a une à Belbeuf, à quinze minutes de Rouen sur les bords de seine. Elle est fermée depuis 2019 au grand public, jugée trop dangereuse. Et pour réaliser des travaux de rénovation, il faut de l'argent, c'est le nerf de la guerre. Alors comment sauver ce bijou du patrimoine ?
Au bord de la route, ancré dans les falaises, la chapelle de Saint-Adrien de Belbeuf. Elle est située à quinze minutes de Rouen. Après quelques pas, une mise en garde sur un panneau : inutile de monter.
L’accès à ce bijou du patrimoine est fermé depuis 2019. Éboulements et fortes précipitations ont fragilisé l’édifice.
Des subventions insuffisantes
Ces derniers jours, c’est le toit de chaume qui a été refait à neuf. Mery Poret a 19 ans, il est couvreur avec son père. Ils sont venus de Caen pour rénover la structure.
C'est une association qui nous a contacté. Elle avait des problèmes par rapport à la falaise. Elle recule avec l'érosion et la météo. Il fallait qu'on colmate la brèche !
Mery Poret, couvreur
Et cette association, c’est le collectif des Amis de la chapelle Saint-Adrien de Belbeuf qui s’occupe de la rénovation de ce monument du XVIIIe siècle.
Forcément, ça coûte de l’argent... beaucoup d’argent. Et les subventions de la mairie ne sont pas suffisantes.
L'asso n'aura jamais les moyens de faire certains travaux qui peuvent aller jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'euros. Nous, on a des moyens relativement limités.
Jean-François Coucke, président de l'association des amis de la chapelle Saint-Adrien de Belbeuf
Alors les bénévoles mettent la main à la pâte... tant bien que mal pour éviter à la chapelle troglodyte de devenir une ruine.
Des œuvres au profit de la chapelle
Chaque année, une vente d’œuvres d’art est d’ailleurs réalisée pour récolter des fonds. Seule enveloppe de l’association pour les travaux.
Il y a 18 peintres et deux sculpteurs qui exposent à la chapelle. Ils nous donnent des œuvres que nous allons pouvoir vendre au profit de la chapelle. C'est un élan de solidarité magnifique, et rassurant aussi.
Christine Coucke, animatrice de l'association
L’argent récolté ne sera sûrement pas suffisant mais devrait permettre d’entamer des travaux urgents comme la rénovation des boiseries, noyées par l’humidité.
Retrouvez le reportage de Quentin Bral et Pierre Léonard :
L’association aimerait ouvrir de nouveau les portes de la chapelle au grand public courant 2025. Reste à voir si l’arrêté municipal aura été levé d’ici-là. Pour le moment, rien n’est gravé dans la roche.