La loi Egalim était à l’ordre du jour de la visite d’Agnès Pannier-Runnacher dans une exploitation laitière de Seine-Maritime. La ministre déléguée de l'agriculture avait convié des représentants syndicaux à venir débattre sur leurs préoccupations et les pistes d'améliorations.
"L'outil vieillit, on perd en compétitivité et donc on arrête de produire du lait". En une phrase, Jocelyn Pequeux, éleveur en Seine Maritime, résume ses craintes pour l'avenir de son exploitation devant la ministre déléguée à l'agriculture en visite dans sa ferme à Allouville-Bellefosse. Ici, 130 vaches produisent un million de litres de lait chaque année. La moitié est écoulée en vente directe, l'autre auprès de Danone. Ce que Jocelyn Pequeux attend d'EGAlim, c'est de remettre l'éleveur au centre des transactions.
Les agriculteurs demandent plus de transparence sur les prix
"La loi EGAlim, c'est d'abord le principe de la marche en avant", déclare Jocelyn Pequeux, "c'est-à-dire qu'on fait d'abord le prix avec le producteur et l'industriel, ensuite on fait le prix à ses clients et ça, c'est le principe de la loi EGAlim mais ce n’est pas encore complètement respecté."
Plus de transparence sur les prix, c'est une demande récurrente des agriculteurs. Autre thème abordé : celui de la restauration scolaire. En théorie, 50% des produits des cantines devraient être locaux, on est encore loin du compte. L'État travaille une simplification dans ce sens.
Aujourd'hui, la plus grande difficulté, c'est de trouver une offre régulière de produits de la part d'agriculteurs qui produisent tout proche des cantines mais qui n'ont pas les moyens de livrer chaque cantine individuellement.
Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l'agriculture
Les représentants des agriculteurs loin d'être satisfaits
"Et ça veut dire, ajoute-t-elle, un changement dans la manière de préparer les repas dans les cantines, ça veut dire peut-être qu'il faut plus de produits bruts que l'on transforme, ça s'appelle la cuisine faite maison".
Un thème au menu de la conférence des solutions du 2 avril avec des collectivités qui sont parvenues à atteindre ces objectifs. En trois heures de visite, il a également été question d'importations ukrainiennes, de la jaunisse, de la betterave, du sentiment d'agribashing... la ministre a tenté de répondre sur chaque point.
Il n'y a vraiment pas d'annonce, c'était de la communication. Un début de construction sur potentiellement de petites modifications sur la loi EGAlim qui nous tiennent à cœur. La volonté est là, mais nous on veut des actes rapides.
Justin Lemaître, secrétaire général des jeunes agricuteurs 76
Du concret, la ministre déléguée rappelle que le gouvernement est au travail, preuve en est : elle rejoignait le premier ministre et d'autres représentants de la profession dans la foulée de cette visite en Normandie.