"405€ les 1000 litres de lait, c'est de l'irrespect" : la grogne des producteurs envers Lactalis monte

Les producteurs de lait sont en colère contre le prix d'achat du lait pratiqué par le géant Lactalis, jugé bien trop faible et ne respectant pas la loi EGAlim. Les agriculteurs craignent une fragilisation de la filière.

Les producteurs laitiers normands comptaient mettre la pression sur le terrain ce jeudi 18 janvier en se mobilisant devant le site Lactalis de Domfront (Orne), mais les conditions météorologiques n'ont pas permis la tenue de l'action.

Toujours est-il que les agriculteurs ne décolèrent pas vis-à-vis du géant transformateur laitier en ce début d'année 2024.

Ils estiment que le prix du lait, fixé de manière unilatéral par l'industriel à 405€ pour 1 000 litres en janvier, est un "manque total de reconnaissance du travail de la filière et est en décalage complet avec la loi EGAlim qui protège la rémunération des agriculteurs" affirme Ludovic Blin, administrateur de la Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL). "Aujourd'hui, il y a une défiance des producteurs de lait vis-à-vis des acheteurs".

Une fragilisation de la filière laitière

En tant que producteur à Lougé-sur-Maire (Orne), Adrien Brard a subi de plein fouet la réduction du prix d'achat de son lait par Lactalis : une perte de 45€ par 1000L en l'espace d'un an. Une baisse très difficile à supporter avec l'envol des coûts de production : fourrage pour les vaches, carburant des tracteurs, frais de matériel.

"On est déçu par l'irrespect que nous montre Lactalis. On travaille 70 à 100 heures par semaine. Se permettre de nous traiter de la manière dont ils le font, c'est incorrect" assure Adrien Brard qui a dû renoncer, à cause de cette baisse de tarif, à des investissements et des travaux d'entretien "pour arriver à vivre un minimum et rembourser ce que je dois".

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Les producteurs de lait sont en colère contre le prix d'achat du lait pratiqué par le géant Lactalis, jugé bien trop faible et ne respectant pas la loi EGAlim. Les agriculteurs craignent une fragilisation de la filière. ©France 3 Normandie

La FDSEA dénonce une décision qui fragilise l’ensemble de la filière.

On voit une diminution du cheptel laitier. Certains producteurs ont pris la décision d'arrêter. Derrière, ce sont des transformateurs qui arrêtent et toute une économie qui disparaît

Sylvain Delye, président de la FDSEA de l’Orne

Une médiation a été proposée à Lactalis pour s'accorder sur de nouveaux tarifs.

"Les agriculteurs espèrent une rémunération à hauteur de 44 centimes le litre, détaille Ludovic Blin, administrateur de la FNPL. On attend le retour de Lactalis et de voir si un accord peut être trouvé, avant de décider de la suite de nos actions".

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