Dangereux et polluants, ingérés par les vaches laitières, ces pneus usagés sont très nombreux et leur élimination prendra des années.
En 2006, on estimait à 800.000 tonnes le volume des pneus usagés présents dans les exploitations agricoles françaises. Des pneus utilisés pour maintenir des bâches plastiques qui servent à faire des "silos" d'aliments pour le bétail.
Cette technique dite "d'ensilage" s'est développée ces cinquante dernières années, accompagnant la mise en place de techniques "industrielles" dans les élevages intensifs de bovins où les animaux restent dans des bâtiments.
Plastique et fermentation
L'ensilage du fourrage servant à nourrir les vaches, et notamment le maïs, permet de conserver pendant plusieurs mois ce qui a été récolté. Pour que la fermentation se fasse, on empêche l'air de passer en plaquant une bâche en matière plastique sur le fourrage. Et pour ne pas que cette bâche ne bouge, on avait l'habitude d'utiliser quelque chose qui ne coûtait rien et que beaucoup de garagistes offraient : les vieux pneus.
Des pneus interdits
Mais en 2015, la réglementation a changé et les agriculteurs n'ont depuis plus le droit de récupérer ces pneus. Ils sont encouragés à utiliser d'autres techniques comme celle des sacs ou celle des couvertures végétales.
Dans le même temps, des études ont permis de confirmer que des morceaux de ces pneus étaient ingérés par le bétail.
Une raison supplémentaire de collecter ces pneus usagés.
Des années pour tout éliminer
En 2019, et avant la création de l'association nationale Ensivalor, le département de Seine-Maritime a été précurseur en France dans la récupération et l'élimination de ces déchets toxiques.
Depuis, des opérations de collecte sont menées en coordination avec la Chambre d'agriculture, les Jeunes Agriculteurs 76 et le syndicat FNSEA 76. Une opération qui va s'échelonner sur plusieurs années, tant les quantités de pneus à éliminer sont grandes.
Cet effort des agriculteurs pour le respect de l'environnement est à saluer, mais ne suffira peut-être pas à contenter les opposants à l'élevage hors-sol.
Ceux-ci préfèrent en effet que les vaches soient à l'air libre et mangent de l'herbe. Ils reprochent aussi au fourrage passé par l'ensilage, son acidité et son impact sur la qualité du lait…