Incendie à Rouen : le point sur l'enquête

Dans la nuit du 5 au 6 août, des bougies d'anniversaire seraient tombées dans le sous-sol du bar à Rouen. La pièce se serait alors rapidement embrasée et du gaz toxique se serait échappé. Mais l'enquête se poursuit pour notamment confirmer ou infirmer ces premiers éléments.

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A partir du lundi 8 août et dans les jours qui suivent, les autopsies des treize corps vont être effectuées. Il s'agit pour les enquêteurs de déterminer les causes médicales de leur décès. Pour ce faire, des médecins légistes ont dû interrompre leurs vacances. Les premiers résultats devraient alors être connus par le parquet dès jeudi.

Un expert en incendie a fait ses constatations samedi et doit remettre son rapport écrit la semaine prochaine. Il aura une importance capitale pour la suite de la procédure. La première interrogation porte sur la propagation très rapide de l'incendie. "Il y a des questions qui se posent sur les matériaux garnissant la salle et les conséquences de leur exposition au feu", relève le vice-procureur, Laurent Labadie.


Des bougies de type feux de Bengale

Le rapport de l'expert devra aussi éclairer les enquêteurs sur les issues de secours. Selon des habitués du bar, il y avait une porte de secours dans le sous-sol, qui débouchait ailleurs que dans l'avenue Jacques Cartier. Mais les participants à la fête d'anniversaire auraient-ils pu l'emprunter ? "Il est possible qu'il y en ait une mais je ne l'ai pas vue quand je me suis rendu sur les lieux, tout était recouvert de suie", reconnaît le vice-procureur.

Quant à l'escalier "très étroit et raide" entre le rez-de chaussée et le sous-sol, "on peut comprendre qu'une personne ait pu chuter en le descendant avec un gâteau dans les mains", selon Laurent labadie. Autre question: la nature des bougies sur le gâteau. "On évoque des longues bougies, genre feux de Bengale, qui font des étincelles", dit-il. Ce sont les projections de ces bougies qui ont enflammé le plafond bas du sous-sol, recouvert d'un isolant phonique.


Une enquête possible pour "homicide involontaire"

Le rapport de l'expert et le résultat des interrogatoires des témoins - certains, trop choqués n'ont pu encore être entendus - est susceptible de changer la nature de l'enquête ouverte pour "recherches des causes de la mort".

Il est possible que "l'on bascule sur une enquête pour homicide involontaire par imprudence avec saisie d'un juge d'instruction, mais ce n'est pas l'état juridique de l'enquête qui est menée pour l'instant", insiste Laurent Labadie. On ignore encore si le gérant du bar, âgé d'une trentaine d'années et prénommé Nacer, lui aussi très choqué, a pu être entendu par les enquêteurs. 

Le petit bar est maintenant entouré de grilles métalliques et fermé par des panneaux de bois aggloméré. Il a été surveillé toute la nuit par des policiers et des vigiles. Sur les grilles, des dizaines de bouquets ont été accrochés, en hommage aux 13 victimes.

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