Depuis l'annonce par le Premier Ministre du dimanche 28 juin prochain pour le 2ème tour des municipales 2020, les modalités d'organisation de l'élection ont été précisées, tout comme les conditions dans lesquelles va devoir se dérouler cette nouvelle campagne inédite.
Dans les états majors des candidats normands encore en lice pour ce 2ème tour inédit des élections municipales, le compteur tourne.
Toutes les alliances et les tractations doivent être achevées très rapidement, car le délai de dépôt des listes est court.
Un nouveau calendrier électoral
Le décret de convocation des électeurs a donc fixé la date du second tour des municipales au 28 juin 2020.
En outre, le décret ouvre ainsi la période complémentaire de dépôt des déclarations de candidature en vue du second tour.
Pour le second tour, le dépôt des candidatures est obligatoire dans les communes de 1000 habitants et plus.
Dans les communes de moins de 1000 habitants, les candidats au premier tour, s'ils n'ont pas été élus, sont automatiquement candidats au second sans avoir à déposer leur candidature.
Dans le cas où, au premier tour, le nombre de candidats était inférieur au nombre de sièges à pourvoir, de nouveaux candidats peuvent se présenter pour le second tour.
Pour cela, ils doivent déposer une déclaration de candidature.
Le dépôt des candidatures est strictement encadré et n'était possible qu'à partir du 29 mai à 9 heures et jusqu'au 2 juin à 18 heures.
Le Ministre de l'Intérieur a par ailleurs précisé que la campagne électorale officielle pour le second tour débute par conséquent le 15 juin 2020 et qu'elle se fera, comme le scrutin lui même, dans de strictes conditions sanitaires.
La campagne électorale ne doit pas devenir un facteur de circulation du virus : il conviendra donc de faire campagne différemment.
— Christophe Castaner (@CCastaner) May 22, 2020
De la même manière, les opérations de vote devront être organisées de façon à assurer la sécurité sanitaire des électeurs, assesseurs et scrutateurs. pic.twitter.com/7Y5Xyk059O
Des grandes villes sous pression
Rouen et son scrutin surprise :
A Rouen, après le retrait inattendu de Jean Louis Louvel, tête de liste Rouen Autrement, soutenu par LREM et LR qui était arrivé en troisième position avec 16,78% des voix le 15 mars dernier, le 2ème tour va donc se jouer à deux, avec un duel plus classique, entre la droite et la gauche.
On retrouvera un face à face entre,d'un côté Jean-François Bures, dont la liste "Au coeur de Rouen" qui avait obtenu 10,16% vient de fusionner avec Marine Caron, la benjamine centriste de ce scrutin rouennais; et de l'autre Nicolas Mayer Rossignol, ancien président socialiste de la région Haute-Normandie, qui lui a fusionné sa liste "Fiers de Rouen" avec celle du candidat EELV Jean-Michel Bérégovoy, "Réenchantons Rouen".
De son coté, bien plus à gauche, Lionel Descamps, le candidat LFI n'a souhaité donner aucune consigne de vote pour ce second tour à ses 735 électeurs du 1er tour.
Au Havre, un duel droite gauche attendu entre deux pointures
Alors qu'il y a quelques jours, les feux étaient encore au vert pour un rapprochement entre la liste du député communiste Jean-Paul Lecoq et celle d'Alexis Deck, le candidat EELV, le vent vient de tourner.
Le collectif « Un Havre citoyen », qui soutient Jean-Paul Lecoq, aurait bien rencontré ce week-end des représentants de la liste « Le Havre écologie », menée par Alexis Deck.
Mais les deux camps n’auraient pas trouvé de terrain d’entente.
Résultat : aucune fusion de liste n'a pu être négociée à gauche et les représentants d'EELV ont fait part de leurs regrets par un communiqué officiel :
Alors que partout en Normandie des rassemblements s'engagent pour s’opposer aux candidat.es LREM et de droite et porter des projets liant protection de l'environnement et justice sociale, les écologistes sont effarés de l'attitude irresponsable de Jean-Paul Lecoq, la tête de liste du Parti Communiste Français au Havre : cette décision du refus de l'union revient tout simplement à paver la voie à la réélection d'Édouard Philippe.
C'est donc un duel au sommet entre deux hommes qui se connaissent bien qui se profile dans la cité océane entre Edouard Philippe (43,60 % au 1er tour) et Jean Paul Lecoq, député PCF de la 8ème circonscription de Seine-Maritime, arrivé 2e avec 35,88 % des suffrages le 15 mars dernier.
De nouvelles modalités de remboursement de campagne
Pour tenir compte du report du second tour, les modalités de remboursement des dépenses de propagande électorale ont également été revues tout récemment par le gouvernementLe plafond des dépenses électorales est ainsi augmenté par l'application d'un coefficient de 1,2.
De même, la durée maximale des prêts que peuvent contracter les candidats au second tour auprès de personnes physiques est portée à 24 mois.
Les procurations qui avaient été établies en vue d'un second tour le 22 mars restent valables pour le 28 juin.
Dans l'organisation du bureau de vote, en cas d'absence d'assesseurs, les assesseurs manquants sont pris parmi les électeurs présents sachant lire et écrire selon l'ordre de priorité suivant :
l'électeur le plus jeune, puis le deuxième électeur le plus jeune.
Le décret introduit une dérogation au code électoral (art. R.44) qui prévoit que l'ordre de priorité est d'abord l'électeur le plus âgé, puis l'électeur le plus jeune.