"On peut battre Macron et le Pen le 7 juillet" : comment se prépare le Front Populaire écologique et social en Seine-Maritime

Il est urgent de se mobiliser contre l'extrême droite, s'accordent à penser de nombreux membres de LFI, du Parti Socialiste, des écologistes et des communistes. Un Front populaire écologique et social a vu le jour dès le lendemain de l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale. En Seine-Maritime, les forces de gauche se rassemblent, oubliant les anciennes dissensions.

Tous s'accordent sur la gravité de la situation, mais le défi à relever est important : associer des formations politiques, qui il y a encore quelques jours, se combattaient les unes les autres au cours des élections européennes. Les partis de gauche ont donc décidé de saisir cette opportunité pour se rassembler et construire une alternative politique à l'extrême droite et au parti présidentiel.

Un accord trouvé en un temps record !

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Cet accord il est naturel, il s'imposait ! Il arrive après le résultat des élections européennes. Macron a brutalisé la France, il a passé son temps à cliver la France, il y a eu un vote de colère, et un score historique pour le Rassemblement national. Face à ce moment historique, il faut que la gauche fasse front, et constitue un Front populaire massif, de large rassemblement" commente Sébastien Jumel, ex-député de la 6ème circonscription de Seine-Maritime, qui compte bien se représenter à l'Assemblée nationale pour poursuivre son engagement sur le territoire dieppois.

Le parti socialiste et Place Publique, les Insoumis, les écologistes et les communistes ont trouvé un accord au niveau national dès le lendemain des résultats des élections européennes et de l'annonce de la dissolution, autour d'un Front populaire écologique et social, qui rassemblent toutes les forces de gauche humanistes, syndicales, associatives et citoyennes.

L'accord stipule que dans chaque circonscription, le Front populaire soutiendra des candidatures uniques dès le 1er tour des élections législatives le 30 juin. Alma Dufour et Maxime da Silva s'engagent à nouveau pour LFi, comme Gérard Leseul pour le Parti Socialiste dans la 5ème circonscription de Seine-Maritime, ou le communiste Edouard Bénard dans la 3ème.

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Quelle union à gauche en Seine-Maritime pour les élections législatives ? ©FTV

Un accord autour de quel programme ?

Le Front populaire reprend quelques idées-forces qui avaient présidé à la formation de la Nupes en 2022.
Les partis de gauche s'accordent sur la nécessité de revenir sur la réforme des retraites, sur la loi de l'assurance chômage, sur l'utilité de développer les services publics, ou d'accélérer la transition écologique.
Mais pas question pour autant de former une nouvelle Nupes selon Nicolas Mayer-Rossignol, le maire de Rouen et 1er secrétaire délégué du parti socialiste, qui met en avant le bon score de Raphaël Glucksman aux élections européennes.
Le parti socialiste souhaite jouer un rôle central dans ces prochaines élections. "On est clair sur le soutien indéfectible à l'Ukraine, on est clair sur le Moyen-Orient, on est clair sur la laïcité, on est clair pour refuser la brutalisation du débat" proclame Nicolas Mayer-Rossignol, qui reprend là les conditions de Raphaël Glucksman pour Place Publique, préalables à toute union de la gauche.

Les tambouilles d'appareil, la Nupes2.0, non merci ! En revanche, le rassemblement sur la base de convictions claires pour faire barrage à l'extrême droite oui

Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et 1er secrétaire délégué du parti socialiste

Si les Verts n'ont fait que 5,47% aux européennes, ils ont largement contribué à l'élaboration de ce programme de rupture sociale et écologique au sein de ce nouveau Front populaire.
"La Nupes c'était la première partie de la fusée ! Là l'idée, c'est d'évoluer, et le symbole du Front populaire est très fort. Il n'est pas question que l'extrême droite prenne le pouvoir en France, ce serait une catastrophe, économique et surtout sociale. Je comprends la colère des gens mais l'extrême droite n'a jamais, dans le monde entier, résolu les problèmes, mais ils attisent la haine et amènent les guerres. Et en général, la misère s'accroît" argumente Véronique Bérégovoy, conseillère régionale EELV en Normandie.

Les avancées sociales, la protection sociale, ce sont des mesures de gauche. Le Front populaire à l'époque a fait les congés payés, la réduction du temps de travail. Aujourd'hui on rajoute la dimension écologique qui est essentielle. Ces avancées, ces mesures-là n'ont jamais été faites par la droite ou l'extrême droite

Véronique Bérégovoy, conseillère régionale EELV en Normandie

Perdre séparément ou gagner ensemble ?

Du côté de LFI, Maxime Da Silva, candidat LFI malheureux dans la 1ère circonscription de Seine-Maritime en 2022, affiche le même enthousiasme, et entend bien retenter sa chance. "Si nous gagnons demain ces élections législatives, alors au 1er août on pourra augmenter le point d'indice des fonctionnaires, on pourra bloquer les prix, on pourra abroger la réforme des retraites et faire la retraite à 60 ans. C'est tout ce chemin de progrès social pour les humanistes du pays qu'il faut entendre. C'est possible le 7 juillet, on peut battre Macron, battre Le Pen avec le Front populaire".

Encore faudra-t-il s'entendre sur le choix du candidat unique dans chaque circonscription, même si certains candidats apparaissent mieux placés que d'autres. "Ça me parait évident qu'ayant raté la circonscription à quelques dizaines de voix en 2022, que je suis le candidat idéal pour pouvoir battre Damien Adam qui est un député inutile pour la 1ère circonscription à Rouen ... Il faut faire réélire Alma Dufour contre le Rassemblement National le 7 juillet, réélire Gérard Leseul député PS, réélire Edouard Bénard sur la 3ème circonscription et Sébastien Jumel. Aller aussi conquérir d'autres terres comme la 7ème, la 9ème ou la 10ème circonscription de Seine-Maritime" commente Maxime Da Silva de LFI.
À moins que le Parti Socialiste ne réclame aussi l'investiture de cette circonscription convoitée.

Sébastien Jumel pose alors "la seule question qui vaille" en ces temps chahutés : "Quand les désaccords ne sont pas surjoués, la seule question qui vaille c'est veut-on perdre séparément ou gagner ensemble ? À cette question, les forces de gauche dans leur diversité qui pensent qu'il faut distribuer les richesses, prendre soin de la république et des services publics, ont dit oui !"

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