L'enquête menée par un groupement de journalistes laisse apparaître que les propriétaires de l'entreprise de fabrication de figurines normande seraient des oligarques azerbaïdjanais passant par une banque maltaise. Via l'entreprise Héritage Collection, ils ont investis dans 3 sociétés françaises.
Autant le dire tout de suite, c'est une histoire complexe. Le calendrier tient toute son importance.
1989 : le couple Leblon et Delienne crée une entreprise produisant des figurines de collection, à Neufchâtel-en-Bray (Seine-Maritime).
2007 : les époux revendent la PME à Laurent Buob. Ce dernier leur reproche un abus de bien social, la reproduction d'une marque sans autorisation, de la contrefaçon... Autant d'éléments ayant conduit à la liquidation de Leblon-Delienne fin 2014, selon Laurent Buob. Ce dossier sera jugé en première instance le 3 juillet 2018.
Juin 2015 : rachat de Leblon-Delienne par Héritage Collection. Dirigée par Philippe Nguyen, l'entreprise est propriétaire de deux autres sociétés françaises au haut savoir-faire (porcelaine et linge de maison). Laurent Buob devient responsable Business développement de la PME normande.
Février 2018 : dépôt de bilan de Leblon-Delienne. L'activité se poursuit avec six salariés. Un projet de reprise existe. Le tribunal de Paris (lieu où Héritage collection est immatriculé) devra statuer d'ici fin avril 2018.
Qui se cache derrière Héritage Collection ?
L'enquête de 18 médias internationaux, réunis au sein l'organisation Forbidden stories, a permis de révéler le rôle trouble de la Pilatus bank, basée dans le petit état européen de Malte. Elle aurait servi à faire entrer dans l'Union européenne des fonds en provenance de comptes d'oligarques azerbaïdjanais. Ces derniers auraient ainsi blanchi de l'argent en rachetant des entreprises françaises, dont Leblon-Delienne. C'est ce que révèle le travail de la cellule d'investigation de Radio France sur le site de France Info. Sans avoir connaissance de ce montage financier complexe, Laurent Buob, licencié depuis, s'était interrogé sur la provenance des capitaux, environ un million d'euros investis en deux ans et demi. Nous l'avons joint par téléphone à Milan en Italie où il participe à un salon professionnel :