Depuis plusieurs années, Baptiste Stalin aviculteur à Beauval en caux, vend ses poules pondeuses à des particuliers plutôt que de les mener à l'abattoir. Ses 2800 poules ont trouvé preneurs en quelques jours.
Il appelle ses poulettes les "Belles de Beauval".
Parce qu'il les chouchoute toute l'année dans son exploitation de Beauval en caux, Baptiste Stalin ne se résoud pas à les laisser seules à leur triste sort après bons et loyaux services.
Il faut dire que le jeune exploitant pratique l'agriculture biologique et se préoccupe du bien être animal.
Lorsqu'il a fallu la première fois mener ses poules à l'abattoir comme c'est l'usage dans sa profession, la vue de ses animaux étouffant dans un camion les pattes coincées dans les grilles d'une cage l'a traumatisé. L'éleveur s'est alors promis qu'on ne l'y reprendrait plus.
Des poules toujours fécondes
Dorénavant, chaque année au moment du nettoyage de ses installations et du renouvellement de ses poules pondeuses, Baptiste Salin vend ses cocottes à des particuliers. Des poulettes plus tout à fait adaptées à l'élevage -la durée optimale de ponte d'une poule est d'environ 12 mois-mais toujours partantes pour pondre quelques oeufs.
On sait très bien que ce sont des poules qui continuent à pondre au quotidien. Pour moi une poule pondeuse n'a rien à faire sur une ligne d'abattage. Si en plus ça peut faire plaisir à des particuliers, à des enfants, et donner des oeufs tous les jours, c'est bien !
Donnez nous aujourd'hui nos oeufs quotidiens...à 2 ou 3 euros la "Belle de Beauval", c'est un bon investissement !
Les "Belles de Beauval" sur les réseaux sociaux
En trois jours et en quelques clics sur un réseau social, les "Belles de Beauval" ont trouvé preneurs. Des familles qui se relaient depuis quelques jours à la ferme de Beauval pour récupérer leurs poules, heureuses de faire une bonne action.
Amateurs d'oeufs frais, ce sont aussi des particuliers dans l'air du temps ! Avoir une poule dans son jardin est très tendance, à condition de ne pas recréer la basse cour. Le coq et son chant matinal a moins la côte auprès des voisins.
Jean-Claude est venu de Neufchâtel en Bray avec ses enfants Théo et Lisa, heureux de trouver de nouveaux compagnons de jeu.
Mes parents avaient des poules, ça permet de faire plaisir aux enfants, d'avoir des oeufs et de faire du recyclage avec les épluchures de légumes. Et puis leur vie n'est pas finie à ces poules, elles sont encore jeunes et peuvent profiter de la vie !
Julie Jouen est venue de Berneval-le-Grand, contente d'éviter aux poulettes une fin tragique à l'abattoir.
J'aime pas qu'on fasse du mal aux animaux, je récupère les animaux malheureux pour leur offrir une nouvelle vie à la campagne. J'ai 12 chats, 4 chiens, 1 poisson rouge, 1 coq et 8 petites poules ! Là on agrandit le poulailler pour accueillir ces demoiselles.
Les poules aux oeufs d'or
L'entreprise de Baptiste Stalin et de son père Benoit est une affaire qui roule depuis sa création il y a 4 ans.
Chaque semaine les petites poules rousses pondent 17000 oeufs bio, et la totalité de la production se vend.
Une cinquantaine de points de vente distribuent leurs oeufs, des magasins spécialisés, des biocoops, mais aussi plusieurs restaurants étoilés de la région.
Ajoutez à cette bonne fortune le buzz sur les réseaux sociaux, et l'on comprend mieux que l'on se presse à la ferme pour sauver les "Belles de Beauval".