Ferrero est l'un des acteurs industriels normands qui défendent la volonté de mieux utiliser la Seine pour le transport de marchandises afin de réduire le trafic routier et donc la pollution.
Réduire la pollution de l'air et son empreinte carbone est devenu une préoccupation pour de nombreuses entreprises. S'afficher comme respectueux de l'environnement est important pour son image et sa réputation après de la clientèle.
Alors quand une action concrète et nouvelle est mise en œuvre c'est une bonne nouvelle qui mérite d'être saluée.
C'est le cas ce 8 juillet 2021avec le début d'un nouveau mode de transport pour les produits du groupe Ferrero, leader français des produits de chocolaterie et connu pour sa célèbre pâte à tartiner (►lire plus bas)
Pour livrer les entrepôts parisiens de Monoprix, Ferrero a décidé de miser sur le transport fluvial pour acheminer, via une péniche remontant la Seine, des palettes de produits. Un choix qui permet d'économiser plus de 5 tonnes de Co2 par an en réduisant le nombre de camions de 54 à 19.
Plus vertueux que le transport routier, le transport fluvial sur l'axe Seine entre Paris, Rouen et Le Havre, reste néanmoins sous-utilisé par rapport à d'autres pays européens tels que la Belgique et l'Allemagne.
Comme le précise l'un des dirigeants d'Haropa (réunion des ports du HAvre, de ROuen et de Paris) il reste à diversifier les types de marchandises transportées et à attirer les industriels :
"Jusqu'à maintenant, le fleuve était n'utilisé essentiellement que par quelques acteurs, notamment pour des céréales et pour le BTP. Et maintenant, notre nouvelle cible c'est surtout ceux qui font de la distribution."
C'est ainsi que Ferrero, en faisant le choix de l'axe fluvial au départ des installations portuaires de Grand-Couronne (au sud de Rouen) est devenu le pionnier (dans le secteur agroalimentaire) d'un mode de transport doux entre l'Ouest de la France et Paris.
Une toute nouvelle filière logistique qui a des atouts écologiques indéniables, mais qui est, pour l'instant, moins souple, moins rapide et plus chère que celle du transport par camions. Mais cela ne rebute pas Ferrero :
"Avec le fluvial, économiquement, on n'est pas encore à l'équilibre aujourd'hui. On se veut acteur, influenceur de ce flux-là. Ce qu'on va chercher demain, c'est à être plusieurs, à avoir plus de fréquences pour arriver à un équilibre économique."
Maintenant, on estime d'un point de vue agro-industriel, que c'est notre devoir de leader de marché de proposer ces flux-là."
Ferrero va expédier chaque semaine par voie fluviale vers l'entrepôt de Monoprix de Paris 22 palettes contenant notamment les produits des marques Nutella, Kinder Bueno, Kinder chocolat, Kinder Joy et Tic Tac…
Développer le transport fluvial
Mettre des dizaines de conteneurs dans une même péniche plutôt que sur des dizaines de camions génère évidemment moins de pollution. Reste, pour développer ce mode de transport, à attirer de nouveaux clients. C'est, avec l'exemple de Ferrero, ce que souhaite faire Haropa :
Nous souhaitons attirer d'autres industriels.
Nous souhaitons renforcer l'avantage de la position stratégique qui doit permettre de convaincre des industriels et des chargeurs d'utiliser la Seine et les 9 opérateurs différents actuellement en mesure d'acheminer des marchandises entre Le Havre, Rouen et Paris."
Ferrero acteur industriel normand
C'est en 1959, à l'initiative d'André Marie, que l'entreprise italienne Ferrero arrive en Seine-Maritime avec la création d'une usine au nord de Rouen à Villers-Ecalles, dans la vallée de l'Austreberthe, près de Barentin. A l'époque, une ligne de de chemin de fer transportait des marchandises de Pavilly à Caudebec-en-Caux (avec embranchement à Barentin).
Cette usine, accessible depuis uniquement par la route, est devenue le plus important centre de production du monde de Nutella.
En 2021 Ferrero France emploie 1650 personnes réparties sur quatre sites situés en Normandie.
L'objectif du groupe pour les prochaines années est de réduire son empreinte carbone avec une stratégie de mobilité durable. En plus du transport fluvial, le transport ferroviaire est privilégié entre l'Italie et la France, et l'usage de camions roulant au gaz Bio-GNV a débuté.