Il y a 1700 ans, Rouen, alors nommée Rotomagus était une cité marchande de renom. Des sarcophages, vestige de cette époque, sont actuellement restaurés au Musée des Antiquités
Rouen a toujours été un carrefour et les découvertes de ces 40 dernières années en sont la preuve. Il y a plus de 1700 ans la ville était une cité gallo-romaine déjà importante qui comptait plusieurs nécropoles. Les marchands en avaient fait une place incontournable du commerce. Ces dernières semaines, au Musée des Antiquités de Rouen, les conservateurs spécialistes des collections antiques restaurent des sarcophages en plomb datant du IIIème siècle. "Ce sont des objets très fragiles, souligne Margot Pilate, il y a plein de petites fissures. Si on les manipule trop, il y a un véritable rique de casse". La jeune femme est assistante au musée. Elle nettoie méticuleusement les restes du cercueil de plomb.
Un trésor pour la ville de Rouen
A l'époque de Rotomagus, cité gallo-romaine en lieu et place de Rouen, ce sont les peuples d'Orient qui ont inspiré nos ancêtres pour la confection de sarcophage en plomb. Dès la première moitié du Ier siècle, les cercueils étaient fabriqués de cette façon entre la Méditerranée, le golfe Persique et la mer Rouge. Quelques neuf exemplaires sont conservés au Musée des Antiquités de Rouen. "Trente-six sarcophages ont été recensés sur la cité de Rotomagus", raconte Laurence Marlin, conservatrice en charge des collections antiques.
Le premier sarcophage a été découvert en 1831 au cœur d'une ancienne nécropole, rue Saint-Gervais. Les recherches se poursuivent notamment grâce au collectif "Au fil du plomb de la Seine". Ce collectif de douze experts s'est donné pour mission, d'analyser les pratiques artisanales et la circulation des métaux dans notre région à l'époque des invasions barbares, dans l'antiquité. "Peu étudié par le passé, le mobilier en plomb romain découvert dans l’estuaire de la Seine possède un vaste potentiel de recherche", souligne le collectif.
On approfondi nos connaissances sur les rites funéraires du IIIè siècle et leurs particularismes locaux
Leur travail est précieux pour les passionnés d'histoire et pour le musée rouennais. "Cela nous permet d'en savoir plus sur les techniques de fabrication, les décors, les ateliers qui fabriquaient ces cercueils, sur les circuits commerciaux du plomb. On approfondi nos connaissances sur les rites funéraires de l'époque et leurs particularismes locaux", se réjoui Laurence Marlin.
L'opération de restauration de ces antiquités devrait s'achever en 2025. A terme, les Musées d'Histoire Naturelle et des Antiquités vont fusionner pour ne faire qu'un lieu cuturel.