Les coupures sauvages d'électricité en Seine-Maritime, en guise de protestation contre la réforme des retraites, se multiplient. Pourquoi ce nouveau mode d'actions des opposants ?
La journée nationale de mobilisation contre la réforme des retraites de jeudi dernier (9 janvier 2020) a été marquée par un nouveau mode d'action : celui des coupures de courant. C'est ainsi que les enseignes du centre commercial de Gonfreville-l'Orcher (près du Havre) ont été sans électricité dès 9h20. Impossible pour les commerçants d'ouvrir le rideau de fer ou de faire fonctionner les caisses et l'informatique pendant plus de deux heures.
Même punition pour les restaurants d'Océane qui ont été obligés d'annuler le service du midi :
Tout le monde était un peu dépité quand même ! On avait l'impression qu'on était pris en otage. L'année dernière c'était les gilets jaunes qui nous avaient pris un petit peu en otage. Mais là, EDF, c'est une première…
- Dominique Dréan, gérante de la pizzeria "il Girasole"
En début d'après-midi, toujours jeudi, c'est dans le centre-ville du Havre que l'électricité a été coupée pour près de 3000 abonnés.
Autre acte de malveillance le lendemain soir à Rouen dans le quartier du Hangar 106 pendant la cérémonie des vœux du président de la métropole où 1500 clients d'ENEDIS ont été privés d'électricité, certains pendant plus d'une heure.
Tout laisse à penser qu'il s'agit de l'œuvre de syndicalistes ou d'opposants à la réforme des retraites. Le 20 décembre 2019, une coupure de courant dans la zone commerciale de Tourville la Rivière (au sud de Rouen) avait été revendiquée par la CGT-Energie…
Un mode d'action totalement assumé par le syndicat qui n'exclut pas d'autres coupures dans les jours à venir :
Le mode d'action de la manif plan-plan, de la pétition, des opinions de sondages etc : le gouvernement ne veut pas en entendre parler. On a une très grande majorité de la population qu'est contre le projet, et donc effectivement, il faut arriver à d'autres formes d'actions pour ce qu'on appelle "taper" dans le porte-monnaie des grandes entreprises. Et quand les grandes entreprises en auront marre de perdre de l'argent, peut-être qu'ils feront pression sur le MEDEF et sur le gouvernement pour qu'il retire son projet.
- Gérald Le Corre, représentant CGT
De son côté, ENEDIS (entreprise spécialisée dans la distribution d'électricité en France sur 95% du territoire métropolitain) condamne fermement ces actes et annonce qu'il portera plainte à chaque nouvelle coupure sauvage d'électricité…