Paul Michel a inventé un système qui surveille l’humidité et la température au sein de la ruche et avertit par SMS le propriétaire en cas de problème. Les abeilles sont mieux protégées et leurs conditions de vie améliorées.
Je suis apiculteur avec mon père depuis mes 10 ans. On a constaté que certains hivers, des essaims n'arrivaient pas à survivre. Ca m'a donné l'idée d'un système qui permet de suivre leur état de santé grâce à différents paramètres.
Ainsi est née Beelinked, une application qui permet à l'apiculteur, depuis chez soi, de suivre la température et le taux d'humidité à l'intérieur de la ruche, deux paramètres qui doivent rester stables. Or, pouvoir suivre ces indicateurs est particulièrement important en hiver, saison à laquelle on ne peut ouvrir une ruche au risque d'endommager l'essaim par hypothermie.
Ce système est équipé d'un panneau solaire car les ruches sont rarement à proximité d'une source d'éléctricité et cela permet au système d'être autonome.
Pour lutter contre le froid les abeilles frissonnent ce qui les réchauffent mais cela leur demande de dépenser de l'énergie. Or, elles doivent avoir assez de réserves. Donc si on s'aperçoit que la température chute, on peut faire du nourrissement.
Cette application permet également de limiter les déplacements au rucher pour l'apiculteur qui ont un impact écologique et économique.
Une ruche modifée pour limiter les manipulations
Cette application est couplée à un autre système qui permet de simplifier les manipulations sur la ruche avec un système de tiroirs. Cela permet de changer des outils à l'intérieur sans perturber l'essaim.
De nouveaux paramètres à l'essai
Paul est en train de développer son application avec de nouveaux capteurs pour le poids et le son.
Le poids nous indique, notamment, la quantité de miel à récolter. Mais il nous donne également des indications sur l'essaim. Si le poids chute, c'est que l'essaim a un problème. Pour le son, les abeilles émettent des fréquences de 300 hertz. Au delà de 600 hertz, cela signifie qu'elles "crient", soit pour rassembler les troupes pour essaimer (division de la population d'une ruche en deux), soit parce qu'elles paniquent parce que la reine est morte.
Ces nouveaux capteurs permettront d'avoir un diagnostic complet de l'état de la ruche sans perturber l'essaim. Paul Michel espère pouvoir finaliser ce projet avant le mois d'octobre prochain et à terme déposer un brevet.
Un sacré programme pour cet étudiant de 19 ans qui, après sa classe prépartoire BCPST au lycée Corneille à Rouen, va intégrer à la rentrée prochaine AgroParisTech, une école d'ingénieur spécialisée dans les sciences du vivant.