L’association Respire distribue depuis ce jeudi 24 juin des capteurs de polluants aux habitants de Rouen et son agglomération.
On le sait Rouen ne fait pas partie des villes où il fait bon respirer. Depuis Lubrizol, la mauvaise réputation de la ville aux cent clochers s’est accentuée. Cet incendie a permis à de nombreux habitants de Rouen et son agglomération d’ouvrir les yeux sur la qualité de l’air de leur ville.
Certains se sont rassemblés dans des associations pour obtenir plus d’informations sur l’air qu’ils respirent. Et c’est justement l’association Respire qui leur propose de distribuer gratuitement des capteurs de polluants.
Sur le même principe, ses membres ont déjà tout récemment installé des pompes à amiante derrière le site de Lubrizol pour mesurer la pollution restante dans l'atmosphère.
Cette fois, le but de cette opération citoyenne est d’être complémentaire avec les capteurs d’Atmo Normandie et d’avoir des données qui pourraient être utiles notamment lors de catastrophes comme Lubrizol. L’idéal serait que les 71 communes de la Métropole Rouen Normandie soient équipées d’un de ces capteurs. Pierre-Emmanuel Brunet, le président de Rouen Respire a demandé à la Métropole si chacune des mairies pouvaient en installer mais, dans l'attente de la réponse, il compte sur l'implication des citoyens.
Rejoignez notre mouvement de capteurs citoyens : capteurs@rouenrespire.fr, #expertisecitoyenne pic.twitter.com/WQpiVQ9HSW
— RouenRespire (@RouenRespire) June 24, 2021
Comment obtenir un capteur ?
Pour demander un capteur chez vous, il vous suffit d’envoyer un mail : capteurs@rouenrespire.fr. Une fois le boitier réceptionné, la mise en place est rapide et simple. Vous devez le brancher en permanence sur une prise électrique à l’aide d’une prise mini USB classique et d’un réseau wifi. La connexion va servir à transmettre les données collectées. Le réseau est sécurisé et aucun piratage ne sera possible comme l’explique la vidéo ci-dessous :
Les valeurs sont affichées sur un écran à cristaux liquides, présent sur le capteur, téléversées sur un site Internet opendata et rendues publiques à tous.
" La prochaine étape sera l'installation de "nez électronique" capable de détecter les odeurs suspectes et de pouvoir les relier aux industriels émetteurs. Sensor Community, le créateur allemand de ces capteurs, regroupe une communauté mondiale reliée par ces boîtiers". Pierre-Emmanuel Brunet.
A cela il ajoute "Lubrizol forme des nez humains, avec une description olfactive digne d'un parfumeur, notes souffrées etc... dans le but de réduire le caractère nuisible et toxique des émissions. Notre démarche est plutôt de compter sur des technologies basées sur des nez électroniques, pour repérer, traquer et surtout identifier pour les relier aux pollueurs".
Que mesurent les capteurs ?
Ces capteurs mesurent la concentration de particules fines PM10 et PM2.5.
Quelles sont les valeurs références prises en compte par les autorités ?*
On parlera ici en microgrammes/m3 (µg/ m3).
Pour les PM10, la valeur référence est de 30µg/m3.
On distingue ensuite 2 niveaux d’alerte :
– 50 μg/m3 en moyenne sur vingt-quatre heures : les agences de surveillance de la qualité de l’air informent les préfectures ainsi que les médias de la situation. – 80 μg/m3 : c’est à ce moment-là que certaines mesures sont mises en place (circulation alternée, limitation de la vitesse ou encore récemment, la gratuité des transports en commun en région parisienne).
Concernant les PM2.5, il n’existe aujourd’hui aucune réglementation bien qu’elles soient plus petites et donc plus dangereuses pour la santé que les PM10. L’union européenne a fixé son objectif de qualité à 20μg/m3 en moyenne sur l’année. L’OMS recommande, quant à elle, une valeur de 10 μg/m3.
D’où proviennent majoritairement ces particules fines ?
Il existe 3 sources de pollutions majeures :
– Le trafic routier (particules de diesel) : 70% des voitures françaises ont un moteur diesel.
– Du chauffage (chauffage au bois notamment).
– De l’industrie, responsable du tiers des particules présentes dans l’air.
*Source Natéosanté.fr
Les capteurs mesurent aussi la température, l'humidité et bientôt le taux de CO2 (intérieur ou extérieur en fonction d'où vous avez placé votre capteur).