Bâtiment : "Il n’y a pas un logement livré sans un problème de malfaçons” mais cet entrepreneur a trouvé une solution

La construction hors site, c'est la solution pour répondre aux problématiques du secteur du bâtiment (malfaçons, recrutement...), assure Alain Béjean, cofondateur de TH Groupe, qui prévoit de s'implanter au Grand-Quevilly, près de Rouen à l'horizon 2026. Détails.

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TH Groupe, basée en Haute-Savoie, est une entreprise spécialisée dans la construction industrielle de logements bas-carbone. Elle s'associe avec le Groupe Lhotellier de Blangy-sur-Bresle (Seine-Maritime), pour créer une entreprise au Grand-Quevilly à l'horizon 2026, avec 100 emplois à la clef.

Trois questions à Alain Béjean, cofondateur de TH Groupe, qui assure avoir une solution pour faire face aux problèmes de malfaçons, de surcoût et de pénurie de main-d’œuvre dans le secteur du bâtiment.

La construction hors site, qu'est-ce que c'est ?

"L'enjeu est de décarboner la construction avec la nouvelle réglementation environnementale RE 2020. Pour cela, nous devons utiliser des matériaux biosourcés comme le bois ou des isolants écologiques, mais c'est un coût supplémentaire, soit une hausse de 15%.

Pour compenser ce surcoût, nous devons effectuer des gains d'efficacité et de productivité. Pour ce faire, il faut arrêter de tout faire sur les chantiers, car nous n'arrivons pas à gagner en productivité. Il y a trop d'aléas et de problématiques. Pénurie de main-d’œuvre, perte d'énergie colossale en raison de la non-qualité, levée des réserves... Il n'y a pas un logement livré sans un problème de malfaçons. C'est un coût énorme de non-efficacité.

Pour moi, la seule solution est de faire un maximum d'opérations dans un système industriel et de livrer des logements comme une voiture. On met la clef dedans, et c'est parti.

Dans nos fabriques, on propose des blocs de bâtiments finis et équipés de 15 à 55 m2 que l'on transporte ensuite sur les chantiers par convois exceptionnels dans un rayon de 300 kilomètres. Tout est assemblé sur nos sites, les éléments sont prédécoupés et assemblés par des opérateurs, qui ne sont pas forcément issus du milieu du bâtiment.

L'idée nous vient des pays scandinaves et d'Angleterre et nous l'avons adaptée au modèle français."

Pourquoi venir s'installer en Normandie ?

"Dans l'ouest de la France, il y a une sensibilité au bois et beaucoup de bailleurs sociaux sont en attente. Nous avons développé une fabrique dans le Jura et récemment une dans les Hauts-de-France. Nous allons nous installer à l'horizon 2026 au Grand-Quevilly - en fonction du carnet de commandes - en partenariat avec le Groupe Lhotellier.

Rouen, c'est à portée des marchés de Nantes et de Rennes mais c'est aussi tout un écosystème normand qui nous intéresse. Ma stratégie est celle d'un industriel. Quand on sait faire quelque chose, on essaie de le vendre ailleurs. Mais je ne fais jamais les choses seul, je m'appuie sur le Groupe Lhotellier qui a un savoir-faire en termes de pilotage de chantier, de déconstruction, de construction de soubassements, de toiture, de bardage...

Des choses que nous ne savons pas faire. Nous, nous leur apportons des éléments industriels, préfabriqués afin de les aider à mieux maîtriser la qualité et le bilan carbone. Nous sommes un peu comme les équipementiers automobiles, nous ne sommes pas des constructeurs."

Êtes-vous bien accueillis par les artisans du bâtiment ?

"Il n'y a pas eu de problème. On trouve de moins en moins d'artisans sur la construction du neuf, ils sont très pris par la rénovation des bâtiments. Il faut être lucide sur l'état de la construction neuve en France : pénurie de main-d’œuvre, nombreuses malfaçons, conditions de travail qui n'attirent pas...

Dans nos fabriques, les employés travaillent au chaud, au sec, ne font pas 100 km par jour pour aller sur le chantier dans des conditions d'intempéries...

Notre modèle industriel plaît, car il a un impact écologique mais aussi social. Nous allons proposer une centaine d'emplois pour des jeunes sans qualification, que l'on forme poste par poste dans l'académie TH. Certains sont parfois des anciens du bâtiment mais ce n'est pas la majorité."

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