Le ministre de la communication du Congo-Brazzaville aurait-il détourné l’argent public de son pays pour acheter des biens immobiliers en Normandie ? C’est ce qu'affirme un collectif de "résistants" venu soutenir ce lundi, quatre des leurs, placés en garde à vue au commissariat de Rouen.
Une manifestation de soutien
Une vingtaine de personnes manifestait ce lundi 3 avril, devant le commissariat de Rouen, en soutien à 4 opposants au régime congolais, placés en garde à vue, ce lundi matin.Les 4 personnes entendues par la police rouennaise doivent répondre d’accusation de dégradations commises au printemps 2016, sur le portail d’une résidence à Saint Etienne du Rouvray et sur un véhicule appartenant au frère de Thierry Moungalla, le ministre congolais de la communication.
La police rouennaise s’appuierait pour cela sur une vidéo réalisée ce jour-là et mise en ligne sur les réseaux sociaux, par les auteurs des faits eux-mêmes.
Une manifestation pour dénoncer aussi des "biens mal acquis"
Les manifestants – des membres de la "coordination des démocrates résistants du Congo-Brazzaville" entendaient également dénoncer, ce lundi, certains dignitaires du Congo-Brazzaville, coupables selon eux d’utiliser des fonds publics pour acheter notamment des biens immobiliers en France.Ils parlent alors de biens mal acquis. Un dossier sur lequel la justice française enquête, depuis 2010. Des juges d'instruction français tentent de déterminer si les fortunes de plusieurs dignitaires africains et notamment celle Denis Sassou Nguesso, le président du Congo-Brazzaville et son entourage ont été bâties grâce à des deniers publics détournés.
Le ministre réfute les accusations et dénonce
Contacté par téléphone ce mardi 4 avril, Thierry Moungalla , le ministre congolais de la communication réfute ces accusations et apporte des précisions."Ce domicile n'est pas à moi... Il appartient à mon frère". Et le ministre de préciser qu'on ne peut lui reprocher l'achat d'un bien qui ne lui appartient pas.
Il dénonce par ailleurs le comportement violent de ces ressortissants. "J’ai fait l’objet de plusieurs menaces et d’incitation à la haine sur internet à mon égard ou à celui de ma famille. J’ai même été menacé de mort par un auditeur en direct sur une émission radio en France, en octobre 2015".
« L’un des auteurs de menaces sur internet, identifié par la police, devra répondre de ses actes devant la justice, à Rouen, en mai 2016 ».