"C’est un exercice, rassurez-vous !" Fuite d'ammoniac : l'une des pires catastrophes industrielles testée dans l'agglo de Rouen

Nous avons assisté à un exercice à la préfecture de Seine-Maritime à Rouen, mardi 15 octobre 2024. Les services de l’Etat simulaient un accident industriel sur une usine située sur la zone portuaire, une fuite d'ammoniac chez LAT Nitrogen (ex Boréalis). Si vous habitez le secteur concerné, vous avez dû recevoir un message de FR Alert.

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"Toi aussi tu as reçu un message d’alerte ?" Vous êtes près de 350 000 habitants de Rouen et sa métropole à avoir reçu des messages FR Alert pour vous indiquer qu’un exercice grandeur nature était en cours ce mardi 15 octobre 2024.

Une fuite d'ammoniac chez LAT Nitrogen

Selon votre opérateur, votre téléphone a vibré, parfois sonné pour vous indiquer : « Message dans le cadre de l’EXERCICE de sécurité civile ». Le scénario retenu : l’usine LAT Nitrigen située à Grand-Quevilly a déclenché sa sirène interne car une fuite d’ammoniaque a été constatée ». Un message que vous pouvez recevoir même en mode avion !

Ce message est envoyé depuis un service de l’État : FR Alert qui permet de prendre la main sur tous les opérateurs pour envoyer un ou des messages d’alerte. Un investissement qui a coûté 50 millions d’euros à la France mais qui a pour but d’informer en temps réel la population.

L’exercice qui a eu lieu ce mardi matin à Rouen est le plus important qu’ait connu la Normandie, région très exposée aux risques industriels.

Le pire des catastrophes envisagées

Pour la mise en situation, le pire des scénarios a été envisagé : l’usine LAT Nitrigen basée à Grand-Quevilly connaît une fuite d’ammoniaque. Un gaz très toxique se répand sur la commune et ses alentours.

Comparée à l’usine AZF de Toulouse, elle fabrique des engrais et de l'alimentation animale. Elle stocke d’importantes quantités de substances particulièrement explosives, les mêmes que celles ayant entraîné une déflagration d’ampleur sur le port de Beyrouth, au Liban.

Les journalistes étaient conviés à la gestion d’une crise en conditions réelles à la préfecture de Seine-Maritime. Nous avons pu observer dans la salle du Centre Opérationnel Départemental (COD) - ou la cellule de crise si vous préférez - le déploiement des services et l’information au public.

Dans le cadre de la troisième édition de la journée d’action face aux risques, mise en place par le gouvernement, cet exercice de sécurité civile d’ampleur est organisé afin de tester le Plan particulier d’intervention (PPI) de la zone industrialo-portuaire de Rouen et l'efficacité du système FR Alert.

Objectif : savoir réagir en cas d’alerte

C’est le sous-préfet et directeur de cabinet, Clément Vives, qui coordonne les différents services de police, gendarmerie, SAMU, pompiers, Haropa port, l’Éducation nationale… Dans la salle de crise, plusieurs boxes sont prévus pour que chaque entité travaille en équipe. Avant de faire le point, à plusieurs reprises, avec le sous-préfet.

Au début de l’alerte, la Dreal, la gendarmerie et Haropa port sont prévenues en premier puis le SAMU, ATMO Normandie… Le sous-préfet appelle également le maire de Grand-Quevilly, Nicolas Rouly, puis celui de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol.

Deux écoles du Grand-Quevilly ont d’ailleurs participé à l’exercice en confinant leurs élèves au moment de la récréation. Les sirènes situées dans un périmètre de 1 500 mètres de l’usine ont été déclenchées : "c’est un double signal envoyé à la population, si vous n’avez pas vu les messages sur votre téléphone, vous entendez la sirène près de chez vous qui habituellement sonne tous les premiers mercredis du mois", explique Clément Vivès.

C’est lui qui valide auprès des opératrices le message FR Alert que vous recevez. La préfecture décide également de la durée de diffusion du message : "on peut le laisser pendant plusieurs minutes mais aussi plus longtemps. Par exemple, les personnes arrivent sur la zone concernée doivent être prévenues".

Les services météo sont également consultés pour le sens du vent et la propagation du gaz toxique.

"Si vous sortez, vous êtes en danger"

Tiffany Weynachter, responsable de la communication de la cellule de crise nous explique que la population doit savoir quoi faire en cas de réception de ces messages.

"On a oublié ce que signifient les alertes et les comportements à adopter si elles s'activent. Se mettre à l’abri, ne pas aller chercher ses enfants à l’école, écouter les médias notamment le service public avec France Bleu Normandie et France 3 Normandie."

  • Il faut également savoir se confiner : sur son lieu de travail ou son habitation. Le confinement ne doit pas être trop long car l’air doit se renouveler.
  • Surtout ne pas évacuer : "si vous sortez, vous êtes en danger".
  • Attendre le message de levée d’alerte.
  • N’appelez pas le 17, 18 et 15 qu’en cas d’urgence vitale pour ne pas saturer les lignes.

Sur votre message d’alerte, vous avez reçu un lien sur lequel vous pouvez cliquer et faire un retour d’expérience sur l’exercice de ce matin (compréhension, difficultés rencontrées..). L’exercice a pris fin vers 11h30 et la population a reçu un dernier message pour l’indiquer.

D’après un premier bilan établi en début d’après-midi, la préfecture nous indique que 7 % des personnes visées n’ont pas reçu le message. "Globalement, l’information est bien passée car les lignes téléphoniques des secours n’ont pas été saturées. C’est encourageant car il y a eu moins d’appels que lors du dernier exercice. Ça prouve qu’il faut développer la culture de la sécurité avec la population", explique le sous-préfet.

Cinq exercices majeurs sont prévus dans l’année dans le département de la Seine-Maritime.

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