C'est un cancer meurtrier mais évitable : le cancer du col de l'utérus touche chaque année 3 100 femmes en France. Plus d'un tiers d'entre elles en meurent. En cette Semaine européenne de prévention du cancer du col de l'utérus, le dépistage et la vaccination restent vivement recommandés.
Céline Cerqueira, 33 ans, a été testée positive au papillomavirus lors de son dernier frottis. Un virus très commun, qui se transmet par voie sexuelle et disparaît souvent spontanément, mais qui, chez cette patiente, est persistant et a probablement engendré des lésions précancéreuses.
En consultation avec le Dr Sophie Sanguin, chirurgienne spécialisée en gynécologie à la clinique Mathilde, à Rouen (Seine-Maritime), Céline s'avoue inquiète. Et se questionne : "Est-ce que je peux avoir des métastases ?" "Non", la rassure la praticienne. "Je n'ai pas regardé votre col, mais a priori on part sur les lésions précancéreuses qui peuvent s'enlever très facilement."
Moins de la moitié des ados vaccinés
Céline n'avait pas fait de frottis depuis 7 ans, et le papillomavirus a été détecté tardivement. Ses lésions pourront être enlevées grâce à une intervention rapide sous anesthésie locale. Une chirurgie qui, assure le Dr Sanguin, n'a aucun impact sur une grossesse future. "On retire simplement un petit morceau de col", précise-t-elle.
Le cancer du col de l'utérus est facilement évitable grâce à des dépistages réguliers, que les femmes peuvent effectuer gratuitement entre 25 et 65 ans.
La vaccination contre l’HPV (virus du papillome humain), quant à elle, a été généralisée à grand renfort de campagnes pour les élèves de 5e (garçons y compris) à la rentrée 2023. Elle est proposée aux enfants de 11 à 14 ans.
Il y a des pays dans le monde, comme l'Australie, qui avec une couverture vaccinale quasiment complète ont réussi à éradiquer le cancer du col de l'utérus.
Dr Sophie Sanguinà France 3 Normandie
Mais peu de parents s'en emparent : selon Santé publique France, en 2022, seuls 51,2% des filles de 16 ans et 11,2% des garçons du même âge ont reçu un schéma vaccinal complet. "On a une mauvaise couverture vaccinale en France", se désole le Dr Sanguin.
Pourtant, le dépistage et la vaccination permettraient d'éviter ce cancer qui tue chaque année 1 100 femmes en France. "Faites vacciner vos enfants : c'est très important, parce que cette stratégie est la seule à être complètement efficace", conclut la chirurgienne.