Les infections à papillomavirus humains (HPV) qui sont à l’origine de trop nombreux cancers ne touchent pas que les femmes. Recommandée depuis 2007 pour les filles de 11 à 14 ans, la vaccination anti-HPV a été étendue l'an dernier aux garçons du même âge. Et en Seine-Maritime, le vaccin est désormais gratuit.
La Seine-Maritime est même le premier département à proposer la gratuité. Lors d'une conférence de presse ce jeudi 22 septembre à Rouen, l’Assurance maladie associée à la Ligue contre le cancer et plusieurs unions de professionnels de santé, ont lancé une campagne d’incitation à la vaccination. "Nous voulons éviter que ceux qui n'ont pas la chance d'avoir une couverture complémentaire santé aient des frais. Nous avons donc mis en place, avec les pharmaciens et la Ligue contre le cancer, un circuit permettant de prendre en charge le reste à charge du vaccin", explique Serge Boyer, directeur de la CPAM de Seine-Maritime. Car "sans complémentaires santé, la dose de vaccin couterait environ 30 euros, sachant qu’il faut deux doses pour les 11-14 ans, ce n’est pas rien dans un budget", souligne Yvon Graïc, président de la Ligue contre le cancer de la Seine-Maritime.
Sans complémentaires santé, la dose de vaccin couterait environ 30 euros, sachant qu’il faut deux doses pour les 11-14 ans, ce n’est pas rien dans un budget.
Yvon Graïc, président de la Ligue contre le cancer de la Seine-Maritime.
Responsable de plus de 6000 cancers par an
Car la France est en retard dans la prévention de ces cancers. Chaque année, 6 300 cancers sont la conséquence d’une infection aux papillomavirus humain (HPV). Depuis 2006, il existe un vaccin qui permet d’éviter 90 % des infections. Mais sa couverture n’est que de 37 % en France. L'infection aux Papillomavirus se transmet presque exclusivement lors des rapports sexuels. Est-ce la raison pour laquelle les parents hésitent à faire vacciner leurs ados ? Discuter de ce sujet est-il tabou ?
En tout cas, la vaccination s'est étendue aux garçons au 1er janvier 2021.
Il y a plus de 6000 cancers liés au papillomavirus en France chez les femmes et les hommes. Le problème, c'est l'augmentation chez les garçons que l'on peut facilement expliquer.
Yvon Graïc, président de la Ligue contre le cancer de Seine Maritime
Responsable du cancer de la gorge chez les garçons
Longtemps on a cru que les papillomavirus ne concernaient que les femmes avec le cancer de l’utérus mais il faut savoir qu'un tiers de ces infections touche aussi les hommes et provoquent des cancers du pénis, de l’anus ou de la gorge.
Le préservatif ne protège que partiellement contre ces infections, il permet juste de diminuer les risques. Le virus reste longtemps sur l’épiderme et les muqueuses et peut facilement passer par la bouche. Même de simples caresses sans pénétrations peuvent favoriser une contamination. Certains hommes peuvent également avoir une infection anale en ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes.
De plus, si chez les femmes, les lésions précancéreuses sont détectables, le diagnostic chez les hommes se fait plutôt une fois le cancer déclaré.
La vaccination possible jusqu'à 19 ans
La vaccination doit se faire entre 11 et 14 ans. Deux doses sont nécessaires. Mais si cet âge a été dépassé, cela peut se faire jusqu'à 19 ans mais il faudra une dose de plus.
Bien tolérés, ils permettent de protéger contre 90% des cancers créés par le virus. Dans certains pays, nordiques notamment, la propagation du virus a presque disparu en raison d'un grand nombre d'adolescents vaccinés.