Capitale européenne de la culture : trois choses à savoir sur ce label très prescripteur

Il en reste 4 : Rouen, Bourges, Montpellier et Clermont-Ferrand. 4 villes françaises en compétition pour succéder à Evora au Portugal, élue capitale européenne de la culture en 2027. Créé par l'Union européenne, ce label a été lancé pour la première fois en 1985... Trois choses que vous ignoriez (peut-être) à son sujet.

La Ville aux cent clochers sera-t-elle choisie, le 13 décembre prochain, pour être capitale européenne de la culture en 2028 ? C'est en tout cas ce qu'espèrent les élus de la métropole, qui ont choisi la Seine et ses méandres comme fils rouges de cette candidature. Car si Rouen était choisie, son paysage culturel pourrait connaître une véritable envolée et sa fréquentation, grimper en flèche !

Le label est né en Grèce...

... grâce à une comédienne, Melina Mercouri ! Lancée en politique en 1974, elle devient ministre de la Culture en 1981. Quatre ans plus tard, avec Jack Lang, ministre de la Culture en France, elle imagine ce concept alors nommé "ville européenne de la culture", destiné à "contribuer au rapprochement des peuples européens" et à promouvoir la diversité culturelle du continent. 

C'est d'ailleurs Athènes qui ouvre le bal en 1985. Quatre ans plus tard, Paris sera la première ville française nommée, en 1989. Une année charnière, mais qui de fait suscite peu d'enthousiasme, puisque la capitale fête alors les 200 ans de la Révolution française.

Il est particulièrement prescripteur

Durant une année civile, les villes désignées capitales européennes de la culture proposent une vaste programmation culturelle, boostant le tourisme et l'économie locale (entre 2,5 et 11 millions de visiteurs s'y rendent l'année du sacre). Le label faisant office de catalyseur.

Choisie en 2004, Lille se transfigure. Ancienne usine, centre de tri postal, églises restaurées, transformées en lieux d'exposition, organisation de spectacles... Plus de neuf millions de visiteurs participent aux quelque 2 500 manifestations organisées dans la métropole du Nord, attirant des médias du monde entier. Aujourd'hui, l'association Lille 3000 continue d’organiser des événements culturels dans la veine de Lille 2004.

Autre exemple parlant, Marseille-Provence qui bat tous les records en 2013, avec 11 millions de visiteurs, une couverture sur une centaine de communes autour de la cité phocéenne et la construction du MUCEM, le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, premier musée national sorti de terre hors de l'Île-de-France. Il accueille toujours plus d’un million de visiteurs par an.

Ailleurs en Europe, l'impact ne se mesure pas que sur la fréquentation touristique. Un afflux inédit d'étudiants a par exemple candidaté pour effectuer un séjour Erasmus à Veszprém (Hongrie), capitale cette année. L'année de son sacre, en 2019, Plovdiv (Bulgarie) a noté un regain d'intérêt pour les manifestations culturelles (+ 17% de fréquentation par rapport à 2017).

Il y a plusieurs capitales européennes de la culture

Si l'on évoque communément "la" capitale européenne de la culture, sachez qu'il en existe en réalité... Trois ! Dès 1985, Melina Mercouri et Jack Lang proposent d'en nommer deux. L'une, située dans un pays membre de longue date de l'Union européenne. L'autre, dans un pays intégré plus récemment.

Aujourd'hui, trois villes sont nommées chaque année. La dernière étant située dans un pays tiers, hors de l'Union européenne mais candidat, par exemple, pour intégrer l'UE. Pour 2024, par exemple, il s'agit de Bad Ischl (Autriche) pour la première, Tartu (Estonie) pour la deuxième et Bodø (Norvège) pour la dernière.

Sélectionnées 4 ans avant l'événement, ces villes sont choisies sur la base d'un concours national, puis d'une sélection en deux phases. C'est un jury indépendant qui a le dernier mot. À Rouen, où la candidature chiffrée à 80 millions d'euros doit mettre en lumière de nombreuses communes situées le long de la Seine, ce dernier a pu faire son tour de sélection ce vendredi 8 décembre.