À partir de la rentrée 2024, la Ville du Petit-Quevilly met en place un revenu minimum pour les étudiants de moins de 25 ans. Interview de Charlotte Goujon, la maire, qui nous explique comment ça marche.
Pour quelles raisons avoir décidé de mettre en place ce revenu minimum ?
Comme tout le monde, depuis la crise du Covid, nous avons fait le constat d’une précarité accrue chez les étudiants. Depuis avril 2023, dans notre commune, l’association Cop1-Solidarités étudiantes organise tous les quinze jours une distribution alimentaire à laquelle en moyenne 150 étudiants se rendent.
Comme nous l’avons fait il y a un peu plus de deux ans pour les personnes âgées, nous avons fait le choix d’instaurer un revenu minimum cette fois pour ceux qui suivent des études et sont âgés de moins de 25 ans. Sur notre territoire, assez peu de jeunes accèdent aux études supérieures. Nous souhaitons que la question du revenu ne soit pas un frein.
Quel sera le montant de ce revenu minimum ?
Il dépendra des ressources des étudiants. Nous nous baserons sur le reste à vivre journalier, une fois toutes les factures payées (loyer, mutuelle…). L’aide variera entre 30 euros si le reste à vivre est supérieur à 7,50 euros/jour et 100 euros par mois s’il est inférieur à 5 euros/jour. Les jeunes devront prouver qu’ils suivent des études et qu’ils résident au Petit-Quevilly depuis au moins un an.
Lors de la crise du Covid, le CCAS avait en place deux aides d’urgence pour payer les factures et acquérir du matériel informatique. Cette fois, nous souhaitons les accompagner au quotidien pour éviter que les difficultés arrivent plutôt que de fonctionner avec des dispositifs d’urgence.
Les étudiants auront un rendez-vous avec le CCAS lors de leur demande. Pour quelle raison ?
Ils pourront échanger avec une assistante sociale, ce qui permettra de faire le point sur leur situation et les orienter vers les aides ou dispositifs auxquels ils pourraient prétendre et dont ils n’ont pas toujours connaissance.
Vous demandez aux jeunes bénéficiaires un engagement ?
Nous construirons ce projet avec chaque étudiant. Mais l’idée est qu’ils participent deux journées par an soit à une sortie avec les personnes en résidence autonomie, soit au forum sport loisirs ou à des événements organisés par la commune.
Notre souhait est de créer du lien social, que ces jeunes s’inscrivent dans la vie de la cité.