Pour la première fois de son histoire, la MMA AEC a organisé un événement en Normandie, vendredi 29 novembre 2024, au Kindarena à Rouen. Entre des combats féroces, une ambiance bouillante et des spectateurs curieux de découvrir ce sport, retour sur une soirée forte en émotions.
Le sourire aux lèvres, Hervé, 61 ans, se réjouit d’assister à l’événement : « je suis un ancien kickboxer et j’adore les sports de combat. Savoir que le MMA arrive enfin en Normandie, et qui plus est à Rouen, je suis ravi ».
Cette joie, l’adepte la partage également avec les milliers de spectateurs présents ce soir-là au Kindarena qui vibrent dans une atmosphère fiévreuse. Les nombreuses places vides, qui sont toutefois moindres par rapport à celles occupées, ne font pas obstacle à la fête qui s’annonce.
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Une programmation d’exception
L’organisation AEC, fondée en 2022 à Rennes par la légende du kickboxing, Jérôme le Banner et spécialisée dans le MMA, avait annoncé un programme prometteur. Et le moindre qu’on puisse dire, c’est que l’engagement a été tenu.
12 combats se sont déroulés tout au long de la soirée, dont huit amateurs et quatre professionnels. Parmi les combattants à entrer dans la cage, on comptait également pas moins,de neuf sportifs originaires de la région comme Nahim Hajjem, originaire de Rouen et lutteur au Stade Sottevillais Cheminot Club, ou encore Adrien Dalencon et Florian Lemaire.
Une sélection triée sur le volet qui a conquis les acteurs normands comme Mohammed, 21 ans.
« J’ai un ami qui combat ce soir et je suis venu pour le supporter. La soirée va être géniale, le
MMA c’est un sport magnifique et on l’aime notamment pour l’enchaînement des chorégraphies et le respect de l’art qu’il y a entre les combattants. »
En tête d’affiche de l’évènement : le Belge Khamzat Abaev surnommé le « borz », autrement dit loup, en référence à ses origines tchétchènes et sa combativité.
Une présence exceptionnelle qui a ravi les connaisseurs mais aussi les nombreux curieux venus découvrir ce sport controversé.
« C’est violent mais pas plus ce que l’on voit à la télé »
La soirée débutant par les duels amateurs, les spectateurs découvrent la nouvelle garde du MMA normand et les particularités du MMA qui mêle tous les sports de combat mais aussi un art du spectacle particulier.
Introduits un à un par un walkout, c’est-à-dire une marche jusqu’à la cage sous les applaudissements du public et une musique galvanisante en fond, les combattants atteignent le cœur du stade où ils vont affronter leur adversaire dans trois rounds d’un peu plus de deux minutes.
À coup de crochets, clés de bras ou kimura, certains sportifs affirment leur domination lors des duels dans la cage. Une victoire ne peut être établie que de trois façons : par soumission, c’est-à-dire en immobilisant l’adversaire jusqu’à le contraindre d’abandonner, aux poings, autrement dit par décision des juges quand aucun combattant n’a réussi à prendre le dessus, ou alors par le tant redouté K.O.
Ce dernier, résultat d’une lutte violente et tactique, se produit à plusieurs reprises dans la soirée et provoque un déchaînement d’hurlements de supporters galvanisés par le spectacle.
Dans les gradins de la Kindarena, on distingue aussi nettement ce soir-là les visages d’adolescents, voir d’enfants, venus assister ce soir-là aux combats.
Le MMA ayant interdit à la compétition jusqu’en 2020 en France, la présence d’enfants face à la violence des affrontements peut sembler alors incompatible. Pour autant, certains parents relativisent la situation.
« J’ai vu la série « La Cage » et c’est ce qui m’a donné envie de venir pour découvrir. Mon fils et son ami sont aussi avec moi et même s’ils ont 15 ans, je pense que ça n’est pas spécialement un problème. Oui c’est violent mais pas plus ce que l’on voit à la télé donc bon », se défend une mère de famille.
Une opinion que partagent d’autres parents présents mais également des spectateurs intéressés d’en apprendre plus sur la discipline comme Léa, 27 ans. « Pour moi ce soir, c’est surtout de la découverte. C’est vrai que le MMA a un côté atypique, il mélange plein de sports de combat mais ça reste un sport. »
À la pause, qui marque le temps d’arrêt de la soirée avant la reprise des combats les plus attendus, de nombreux spectateurs débattent des luttes précédentes dans la file pour acheter de la nourriture. Les échanges, animés et bon enfant, laissent comprendre l’engouement que suscite le MMA depuis quelques années.
Tout en croquant leurs burgers à pleines dents, spécialistes et débutants annoncent leur pronostique presque unanime : Khamzat Abaev, combattant le plus attendu et le plus côté de l’évènement, ne fera qu’une bouchée de son adversaire le Brésilien Marcelo Yur.
Alors que l’animateur de la soirée tonne d’une voix de showman la fin de l’entracte, les spectateurs s’empressent de rejoindre leurs places avides de ce qui va suivre.
Abaev vainqueur d’un combat express
Profitant de l’ambiance décomplexée du Kindarena qui atteint son paroxysme lors du dernier affrontement, le « main event », avec Khamzat Abaev, Damien, 20 ans, confirme « le gros kiff qu’il a eu ce soir, que ce soit entre les combats amateurs ou les professionnels ».
Comme de nombreux jeunes hommes autour de lui, sa passion au MMA remonte à plusieurs années. Tandis que la fin de la soirée approche, Abaev et Yur s’affrontent lors de l’utilme combat de l’évènement sous la fureur du public extasié par le spectacle.
Alors qu’une lutte acharnée était attendue, le Belge met fin au combat au bout de trente secondes et s’impose comme vainqueur.
Cette victoire achevant un évènement qui aura réussi à rassembler et intéresser un public large, le pari semble donc réussi pour l’AEC qui a su attirer les connaisseurs comme les amateurs et répandre un peu plus le MMA dans la région.
