Comment bouger avec un équipement de 30 kilos et maitriser un adversaire harnaché lui aussi comme un chevalier du moyen-âge ? Ce sport de combat masculin et féminin qui a émergé dans les Pays de l'Est se développe en Normandie.

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"Béhourd", c'est un mot dérivé du vieux français, qui signifie tournoi ou lance. C'est aujourd'hui un sport, avec des règles officielles, des ligues et un classement. Ce n'est pas un spectacle de reconstitution historique.

Les armures, les blasons et les reproductions d'armes doivent toutefois être conformes à la réalité historique.  Et voici l'un des rares sports où une liste de lecture est proposée pour s'imprégner des grandes batailles historiques, comme l'assaut de la forteresse normande de Château Gaillard.

Au club de Rouen, les joutes commencent par un solide échauffement et les jambières en métal ne dispensent pas de faire des pompes.

Comme du judo ou du Jujitsu en armure de titane ou d'acier

L'entraîneur du club de béhourd de Rouen Maximilien Anger a pratiqué le rugby, la boxe et le MMA (arts martiaux mixtes).  "Il y a beaucoup de cardio, la force ça vient après. Il faut apprendre les techniques de combat comme celles du Jujitsu, du judo. Les coups ne sont pas faits pour faire tomber, mais pour désorienter. Le but du sport est d'amener l'autre au sol. On gagne quand toute l'équipe adverse est tombée". Chaque assaut en duel ou en équipe dure 10 minutes maximum.

Le béhourd, c'est l'intensité, le physique, le collectif, on est des frères d'armes, quand l'un est mal on l'aide, on le relève.

Maximilien Anger, entraîneur du club de béhourd de Rouen

Les armes ne sont ni tranchantes, ni piquantes. Elles sont émoussées.

Dans l'armure, des sangles anti-arrachement empêchent que le casque ne tombe au sol pendant le combat. D'autres protections amortissent les chocs.

Un des compétiteurs résume "Il y a plus de dégâts en vélo que quand on fait ce sport en armure. le principal risque est ligamentaire". Il exerce le métier d'orthopédiste-traumatologue.

Une partie de l'équipe de chevaliers veille à la sécurité lors des tournois. Le règlement prévoit un temps imparti pour réparer les armures avec des lanières de cuir, des sangles. Il n'y a pas de ferronnier dans les vestiaires.

En France, l'Occitanie, l'Aquitaine, le Grand-Est ont déjà plusieurs clubs. La Normandie, haut-lieu de la guerre de 100 ans compte une association normande, l'association "la rose et le fer" basée dans l'Orne, et une équipe caennaise.

Le béhourd présente des compétitions internationales depuis 2005. Les Ukrainiens, les Russes et les Moldaves dominent cette discipline. Triste ironie de l'histoire, la guerre en Ukraine a provoqué l'annulation de ces rencontres.

Ce sport  doit se pratiquer en club, pour des raisons de sécurité, et il faut un équipement hors du commun. 

  • Des chaussures médiévales
  • Des braies (sous vêtement en tissu blanc)
  • Une chemise (chainse)
  • Des chausses en laine ou rembourrées
  • Un gambison (veste matelassée)
  • Une cagoule qui ira dans votre casque
  • Le casque avec une sangle jugulaire solide (optionnel : une visière avec des grilles historiques au niveau des yeux et une sangle dans le dos qui relie votre casque à votre plastron pour éviter les arrachements de casque peuvent vous apporter une sécurité supplémentaire)
  • Le camail (cotte de maille accrochée au casque)

(Extrait du site combatmedieval.com)

Une armure coûte environ 2500 euros et il est précisé  "Les choses à ne pas faire : acheter sur Facebook ou sur internet des pièces d’armure sans connaître leur solidité" .

Les chevaliers du béhourd français souhaiteraient une reconnaissance officielle du ministère des Sports. 

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