Contournement Est de Rouen : Hervé Morin et Bertrand Bellanger proposent de financer la part de la Métropole

Alors que la Métropole de Rouen a voté contre le financement du projet de contournement autoroutier de Rouen, le président de la Région Normandie et le président de la Seine-Maritime proposent d'augmenter leur part financière pour que le projet puisse enfin voir le jour.

C'est un nouveau rebondissement dans ce feuilleton sans fin. En début de semaine, lundi 8 février 2021, la Métropole Rouen Normandie avait voté contre le projet de contournement autoroutier de Rouen. Un projet pourtant défendu par presque toutes les parties prenantes : la région Normandie, le département de Seine-Maritime aussi, l’État, les acteurs du monde économique...

Mais contre toute attente, le contournement Est pourrait tout de même voir le jour. A l'occasion d'une conférence de presse exceptionnelle organisée ce jeudi 11 février, le président de la région Normandie Hervé Morin et le président du département de Seine-Maritime Bertrand Bellanger, proposent d'augmenter leurs parts de financement pour remplacer celle de la Métropole.

Pour ma part, nous délibérerons lundi, pour une augmentation de 157 millions à 205 millions d'euros, pour permettre de financer la partie que la Métropole Rouen Normandie ne veut pas dépenser.

Hervé Morin, président de Région Normandie

"Nous considérons que la décision de la Métropole Rouen Normandie est trop grave, car elle engage vers la non réalisation de cet équipement pour que nous ne prenions pas nos responsabilités", poursuit Hervé Morin.

De son côté, le département de Seine-Maritime propose d'augmenter aussi sa part de financement. "Nous passerons de 22 millions d'euros à 40 millions. Cela sera soumis au prochain conseil départemental le 8 avril prochain", explique le président du département de Seine-Maritime David Bellanger.

La Métropole tourne le dos à son département. Il en est de l'intérêt général.

Bertrand Bellanger, président du département de Seine-Maritime

Une augmentation de 48 millions d'euros du côté de la région Normandie donc, et de 18 millions du côté du département. Soit un total de 66 millions, part que la Métropole Rouen Normandie ne financera finalement pas, bien que promise par l’ancien Président Frédéric Sanchez.

"On a bien sur un projet dont l'interet général dépasse largement la tambouille politique. Un projet attendu par les Rouennais depuis 1972. C'est la décision et la volonté de trois collectivités qui a amené l'Etat à inscrire ce projet comme prioritaire", poursuit Hervé Morin.

Reste à l'Etat de confirmer sa contribution financière, qui représente une part importante du financement du projet (soit 245 millions d'euros). 

Le coût total du projet de contournement autoroutier de Rouen est estimé à 886 millions d'euros

"L'Etat est seul décideur"

Le président de la Métropole Nicolas Mayer-Rossignol a réagit à cette décision : "Je ne rentrerai pas dans des polémiques. Le Conseil de la Métropole Rouen Normandie s’est prononcé, en toute transparence, par une majorité claire. Je n’ai pas bien compris comment la Région et le Département financeraient ces dizaines et dizaines de millions supplémentaires qu’elles annoncent aujourd'hui, à quelques mois des élections locales. Serait-ce au détriment d’autres projets ? D’autres territoires ? La Région réduirait ses financements sur le train ? Le Département réduirait ses financements en matière sociale ? Ou alors, en augmentant les impôts locaux ? J’espère que non.", indique le maire de Rouen.

Quoi qu’il en soit, l'Etat est seul maître d’ouvrage, donc seul décideur. Le Gouvernement a indiqué qu’il "n'imposera pas un projet qui ne fait pas consensus parmi les acteurs locaux". Nous attendons donc la position de l’Etat.

Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et président de la Métropole

Le projet peut-il se faire sans l’aval du conseil métropolitain ?

Oui, puisque selon la décision du conseil d’état du 19 novembre 2020, le contournement Est un projet d’intérêt général. L’État peut donc l‘imposer. Mais pour le moment, ni le ministère des Transports ni préfecture ne veulent d’un projet qui ne fait pas consensus parmi les acteurs locaux. Et le risque est majeur. L'histoire a montré que la population a pu, comme à Notre-dame-des-Landes, se mobiliser contre les grands projets d'infrastructures qui ne faisait pas l'unanimité. Dès lors, une ZAD pourrait-elle se former sur le tracé du contournement Est ? "On fera respecter la volonté de l'immense majorité des rouennais. Ils sont favorables au contournement Est. L'intéret du plus grand nombre doit l'emporter sur la volonté de quelques agitateurs", affirme Hervé Morin.

Désengorger la ville de poids lourds

Hervé Morin a profité de cette conférence de presse pour rappeler les avantages de cette future autoroute à péage partant de l'A28, passant à l'Est et rejoignant l'A13 au niveau de Val de Reuil (Eure) via la vallée de l'Andelle :

  • Désengorger le coeur de la métropole rouennaise des poids lourds
  • Assurer une continuité du transit européen sans faire de Rouen un passage obligé
  • Désenclaver la vallée de l'Andelle
  • "Faciliter la vie des Rouennais et les plateaux nords et est, et tous ceux qui viennent travailler dans la région rouennaise."
  • "Améliorer l'accéssibilité du complexe industrialo-porturaire de rouen"

 

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