Coronavirus en Normandie : décès d'un salarié de l'usine Renault Cléon

C'est par un communiqué du syndicat CGT du site situé près d'Elbeuf (Seine-Maritime) que l'on apprend la mort d'un employé âgé de 56 ans.
 

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L'homme travaillait à l'usine Renault de Cléon en tant que salarié de maintenance. Hier soir, (dimanche 22 mars 2020) on apprenait sa mort, victime du coronavirus.

C'est le syndicat CGT de Renault Cléon qui, dans un communiqué, annonçait ce décès, en relayant l'émotion et le bouleversement de l'ensemble des salariés de cette usine de construction de moteurs et de boites de vitesse du constructeur automobile.

"Nous ne savons évidemment pas si c’est à l’usine qu’il a contracté cette maladie. Mais ce dont nous sommes certains, c’est que les mesures prises par la direction étaient complètement insuffisantes dès le début de la pandémie en France."
 


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"Produire coûte que coûte, au mépris des règles sanitaires évidentes ?"

Pour William Audoux, secrétaire du syndicat CGT Renault Cléon et Pascal Le Manach, délégué syndical, les choix de l'employeur n'avaient pas pour principal objectif de protéger les salariés :

"La principale mesure annoncée par la direction était de se laver les mains. Il n’y avait pas de gel hydro-alcooliques, pas de masque, pas assez de gants et, surtout, aucune possibilité d’espacement suffisant entre les salariés présents".

Ce lundi midi, joint par téléphone, William Audoux fait part de la grande tristesse qui touche les milliers de salariés de cette usine de Cléon. "Mais beaucoup expriment, via notre Facebook, leur grande inquiétude mais aussi et surtout leur colère !"
 

Danger grave

Il y a une semaine, le 16 mars, la CGT (et une autre organisation syndicale) déclenchait une procédure de "danger grave et imminent" et demandait à la direction la fermeture du site. Lors d'une distribution de tracts, de nombreux salariés remerciaient pour cette démarche tout en exprimant leur inquiétude.

Pascal Le Manach résumait alors ce sentiment d'inquiétude à Mylène Andrieux, notre consœur du Journal d'Elbeuf :
  
"Comment concevoir sérieusement que l’on puisse participer au freinage du virus si les salariés du site continuent à s’entasser, à se changer dans les vestiaires, à manger et à travailler les uns sur les autres le jour, la nuit et le week-end ?"

En milieu d'après-midi, la direction centrale annonçait que l’usine sera finalement en grande partie fermée le soir même à 21h30.
William Audoux, joint par téléphone, explique que la priorité de Renault était la continuité de la production.

Une semaine plus tard lors d'un CSE organisé en audio-conférence  ce matin (lundi 23 mars 2020) la direction, qui voulait relancer l'activité d'une unité prototype dès demain, a finalement annulé ce projet. Il a cependant été demandé à tous "d'anticiper le redémarrage de l'usine".
Mais selon le syndicat CGT, il reste encore aujourd’hui quelques dizaines de salariés présents sur l’établissement.
 

D'autres cas ?

L'inquiétude des salariés est grande. Surtout chez les collègues de l'employé décédé, ceux qui l'ont côtoyé, approché, croisé…

Lors du CSE de ce lundi matin la direction de Renault Cléon a confirmé la suspicion d'autres cas au sein des salariés. A ce jour il n'y a pas d'autres cas déclarés.

Par ailleurs des médecins effectuent en ce moment une enquête pour recenser et identifier les personnes de l'entourage de la victime.

 



 
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